De l'avis général (soit 100 % des opinions exprimées par Antoine, Antony et Boris), avis auquel je n'ai pourtant pas pour habitude de me fier, il ne s'est rien passé, ou presque, avant
31Knots. Il y avait certes des gens sur scène, mais ils n'ont pas convaincu : trop statique et extatique pour l'un — trop agité et trop peu inspiré pour l'autre. Bref, nous avions hâte de passer à autre chose.
Avec
31Knots, tout change. Même si le son n'est pas forcément au rendez-vous (parfois, je pense que le groupe est victime d'une malédiction sonore à Paris), il y a toujours quelque chose avec eux qui rend chacune de leurs performances uniques. Quelque chose qui tient à la présence, à la maîtrise rythmique que rien ne saurait altérer. À cette manière d'aborder chaque concert comme une comédie. Et, ce soir : Joe Haege sortant de la foule pour se mêler au groupe. Il a un air de Buster Keaton de blanc vêtu. Et quand il ira faire son pèlerinage au cœur du public, on ne pourra qu'apprécier le talent avec lequel Jay Pellici et Jay Winebrenner tiennent le cap.
Et puis, donc, le public. Cette fois totalement et inconditionnellement conquis, acquis au groupe. Comme si avec le temps quelque chose s'était produit qui permettait désormais à
31Knots d'être suivi, entendu pour ce qu'il est. Un groupe de rock qui surpasse de loin nombre de ses contemporains.
Alors, oui, on notera que, non, il n'y aura pas eu l'ombre d'une nouveauté. Si ce n'est dans le costume. Mais, c'est bien peu. En un sens, on pourrait reprocher au groupe de se contenter de dérouler tranquillement la liste des morceaux qu'ils maîtrisent à la perfection et de se donner en spectacle pour garantir le supplément d'âme qui devrait être le propre de chaque concert. C'est vrai. Or, si cela n'enlève rien au moment pris en lui-même et dégagé de tout le reste, outre cette abstraction, il reste que
31Knots gagnerait sans doute à se renouveler car le risque de finir par lasser n'est pas inexistant. Pour l'instant, non. On verra la prochaine fois.
Photos :
Tatoine