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[T]ekel

: Interview avec [T]ekel



Superbe cadeau que fait Tékël à ses fans en sortant cette compilation d'anciens singles introuvables sous un autre format que vynil.
Pour la peine, cela valait bien une interview de l'un des groupes les plus doués de la scène française du moment mais paradoxalement aussi de l'un des plus discrets.
Rencontre avec Julien et Loïc pour un question-réponse en toute simplicité.

Un an après votre premier album, vous sortez une compilation d'anciens titres (plus deux nouveaux titres) : quel est l'objectif de cette démarche ?

Depuis que nous tournons, nous avons rencontré beaucoup de personnes qui nous demandaient où trouver nos anciens maxis. Ceux-ci étant sortis uniquement en vynil ou étant depuis longtemps épuisés, nous avons décidé de sortir cette "compilation". De plus, elle nous permet aussi de faire un état des lieu de notre production, de son évolution. Pour mieux repartir sur le deuxième album que nous préparons.

Aujourd'hui, avec le recul comment analysez-vous votre première sortie ? Etes-vous satisfait du résultat, des échos, des critiques ? Qu'en attendiez-vous ? Pensez-vous avoir confirmé les espoirs placés en vous ?

Ce fut une grande surprise ce qui s'est passé. A la fois avec les bonnes critiques que nous avons eues et les résultats satisfaisants pour un groupe sortant de nulle part et n'ayant pas la puissance de feu d'une major derrière nous. Nous avons certes fait des erreurs, comme tous les novices, mais tout ça fut très inattendu. Nous n'avions fait aucun calcul, aucune projection. C'est donc aujourd'hui qu'il faut concrétiser. Chercher d'autres territoires musicaux, pousser nos limites. Quant aux espoirs placés en nous, difficile de savoir où nous nous situons. Nous pensons que tout reste à faire. Rien n'est acquis.

Quelle démarche allez-vous suivre pour la suite ? Y a-t-il un changement de cap de prévu ? Des collaborations ?

Nous ne savons pas si nous allons changer de cap, mais nous allons approfondir une forme d'écriture déjà amorcée dans le 1er album avec des titres plus "pop" comme "Tutut" ou "Simone Garnier". Plus de place sera donné au chant, à nos instruments respectifs (guitare/batterie). Et puis, nous espérons pouvoir faire sortir notre musique des clubs, sans pour autant perdre l'énergie qu'il peut y avoir à 3/4h du matin sur un dance-floor. Cependant tout ça demande beaucoup de travail, pas mal de moyens.

Souhaitez-vous garder comme ligne directrice le mélange de rock et de musique électronique ? Ou, comme beaucoup d'"artistes électro"souhaitez-vous passer à plus de sons organiques ?

Comme nous le disions, nous avons commencé avec le rock, et nous en aimons son énergie, même si écrire un titre de 3'30 pouvant passer en radio est assez difficile. Et puis le mélange acoustique/électronique nous a toujours intéressé. C'est ce sur quoi nous travaillons pour le prochain disque. mais tout peut encore changer car la création est un perpétuel renouveau.

Comment se passent vos relations avec initial cuts ? Quelle liberté d'action avez-vous ?

Nous avons eu la chance qu'ils aient pris le risque de nous suivre sur le 1er album. Nous espérons que, comme nous, ils aspirent à mieux, à plus. Maintenant, nous n'avons pas encore évoqué la "couleur" du second album. Tout ça est en discussion actuellement. Mais nous sommes totalement libres de nos choix artistiques. Ils nous donnent leur avis, nous conseillent, et les titres qui sont jusqu'à aujourd'hui sortis chez eux l'ont été en total accord artistes/label. Il n'y a pas de diktat, ni d'un côté ni de l'autre.

Quel accueil vous réserve le public français en général ?par rapport à l'étranger ?

C'est en France que nous avons notre public. A l'étranger, notre promo n'a pas été suffisante pour déchaîner les foules ! Nous avions un succès relatif à nos début en Allemagne, mais il semblerait qu'il se soit un peu essoufflé. Il y a des territoires où nous n'existons même pas. Mais il est clair qu'il est difficile pour des artistes sur un petit label, même estimé, de pouvoir conquérir le monde.

Que pensez-vous de la nouvelle vague française ? (dont vous faites partie) Feu de paille ou réelle nouvelle scène ?

Il y a des artistes qui ont un vrai talent, qui font un travail scénique intéressant. Savoir si nous faisons partie de ce "mouvement" est plus délicat. Nous existons, nous nous produisons, mais notre son est assez éloigné de pas mal d'entre eux. Je pense que nous devons tous concrétiser nos prochaines productions pour prouver que nous ne sommes pas un "feu de paille". Mais tout ça passe aussi par faire des lives de qualité, ce qui n'est pas si simple. Produire dans un studio, c'est une chose, mais faire vivre sur scène toute ta musique, c'est moins à la portée de tous.

Pensez-vous que nous puissions rivaliser avec nos voisins allemands et anglais en terme de musiques électroniques sur la durée, ou êtes-vous convaincu qu'ils auront toujours une longueur d'avance ?

Pour un artiste qui émerge en France, combien ailleurs ? 100 ? Et il y a cette langue qui nous empêche de pousser nos frontières. Même deux mots en français dans un titre électro ou rock peuvent paraître totalement ringards ! Les anglais ont la culture musicale alternative plus profondément ancrée dans leurs racines. Ils avancent, se remettent en question, n'ont peur de rien. En France, nous sommes plus "cartésiens" sur ce que nous faisons. Nous pensons d'abord, agissons ensuite. Les anglais font l'inverse ! L'énergie d'abord, le reste, on verra plus tard.

Quels sont les artistes (tous styles confondus) les plus excitants pour vous en ce moment ?

Aïe. Nous écoutons beaucoup de choses, souvent des vieilles choses. Difficile de dire qui fait quoi de bien en ce moment !

Quelles sont vos influences ? L'un plutôt rock, l'autre est tombé amoureux de la minimale je crois ?

Nous sommes tous les deux passionnés de musique, peu importe de son style. Tout est bon à écouter. Certes, notre culture est plus rock, mais si vous pouviez voir notre discothèque, vous seriez surpris de trouver de tout. sauf de la salsa.

Un petit mot, un message à faire passer pour la fin ?

Jetez-vous sur notre compilation. Comme ça, nous pourrons faire d'autres disques !!!

Interview par Fabien
le 04/09/2007

Tags : [T]ekel

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