Les albums se suivent et ne se ressemblent pas.
Into the labyrinth sonne le tournant world de
Dead Can Dance. Mélangeant les sons acoustiques et les samples d'instruments traditionnels, cette nouvelle orientation musicale leur vaudra, de la part de leur détracteurs, la réputation de "world-music décolorée". A chacun son avis.
Tout commence avec
Yulunga (spirit dance). Longue pièce remplie de percussions et shakers, débutant par une intro de violoncelle, tout simplement diabolique. Le chant de Lisa devient de plus en plus beau, ce
Yulunga en étant l'exemple parfait.
The ubiquitous mr. Lovegrove est difficilement classifiable dans une catégorie précise, tant les influences y sont multiples. On retrouve le chant profond de Brendan, accompagné pour l'occasion par un rythme de bongos, harmonium, flûte de bambou et sonorités électroniques. Solo de Lisa avec
The wind that shake the Barley. Touchante complainte irlandaise écrite à l'origine par le docteur Dwyer Joyce. Uniquement vocale, cette chanson amène la tristesse et l'amertume, pour qui s'attarde sur les paroles. Brendan se transforme en crooner sur
The carnival is over. Beaucoup de claviers et de mélodies sur cette évocation de souvenirs d'enfance. Insouciance et émerveillement. Retour aux percussions semi-digitales avec
Ariadne. Le chant de Lisa transporte l'auditeur au beau milieu d'une forêt luxuriante, où des oiseaux imaginaires remplissent l'air de leur paroles mélodieuses.
Saldek redonne de l'énérgie aux oreilles. Djembés entraînants, clavecin et chant traditionnel.
Towards the within, beaucoup plus long, retrouve les atmosphères mystiques et introverties chères au duo. Percussions, shakers, nappes sombres et vaporeuses, tablas, alternance des chants, cris d'animaux, flûte de bambou et encore bien d'autres choses, pour ce sublime hymne à la Terre. D'une structure très proche de celle utilisée sur
The carnival is over,
Tell me about the forest, dispose cependant d'un caractère moins enjoué, plus revendicatif. Percussions encore et toujours durant
The spider's stratagem. Violons, chant aérien de la part de Lisa, cloches teintantes et bon mélange des influences.
Emmeleia change d'horizon. Accapella, réunissant Lisa et Brendan, pour une chanson aux sonorités orientales. Enfin,
How fortunate the man with none redonne un instant vie, à la musique baroque. Claviers, violons et trombones, servent de tremplin à la voix forte, mais néanmoins suave, de Brendan.
Les portes de la world-music s'ouvrent, grâce à
Into the labyrinth, devant
Dead Can Dance. Il faut tout de même rappeler que cet album a été entièrement composé, joué et enregistré par le duo, seul, au studio de Brendan, en Irlande. Preuve s'il en est, que le talent ne se juge pas aux nombres d'album vendus, mais à leur contenu. Preuve s'il en est, qu'il s'agit là d'un excellent travail.
Chroniqué par
Yragael
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