Inhumain. Si il ne fallait choisir qu'un mot pour définir la musique de
Monokrom, ce serait sans conteste inhumain. Retour aux racines de l'industriel et du noise, car comme il est écrit en toutes lettres sur le site officiel : "L'ordre du nouveau monde ne connait pas l'humanité".
Dès
Bfg, le ton est donné. Remous sombres et crissements d'acier. Paysage musical lunaire et inquiétant. Rythme indus et larsens sur
Src, ambiance caverneuse et morbide pendant
Ebg. Machinerie diabolique, et terreur noise avec
Wrs. Folie déstructrice et disloquation auditive, c'est
Tga.
Uxb une vertigineuse pièce ambient/noise, striée de bruits métalliques. Terrifiante et absorbante, pour qui arrive à rentrer dans son jeu.
Caa pétrifie et concasse les esprits avec son mix de voix saturées, noyées dans un océan de fréquences aigües et de grooves robotiques décharnés.
Jlf vous entraîne au coeur d'une fourmilière de sonorités sans âme. Comme si une montagne organico-mécanique se mettait à frémir, à respirer. Rouages inaltérables, véritable symphonie pour usines métallurgiques
Bqf passe outre la recherche de musicalité.
Pnw sonne l'apocalypse sonore. Larsens assourdissants, hurlements ultra-saturés, et chaos bruitiste. Très éprouvant, surtout si vous avez eu la mauvaise idée d'écouter
Monokrom avec un casque. Enfin,
Eox plonge dans les profondeurs abyssales du dark/noise. On entend perpétuellement un son étrange, ressemblant à ce que pourrait être une mélodie improbable, jouée en frappant des bidons métalliques dans un hangar désert. Montée en puissance d'énormes basses effrayantes, et maêlstrom inaudible en toute fin du morceau.
Que dire si ce n'est que
Monokrom est l'album de bruit parfait. Loin, très loin au delà de toute description, cette production mystérieuse est pourtant une vraie démonstration en la matière. A réserver à un public averti.
Chroniqué par
Yragael
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