Si le trio basé à New York nous a légèrement déçu depuis quelques années déjà, nous ne pouvons toutefois pas leur retirer cette faculté à rebondir et à essayer de se mettre en danger à chaque nouvel opus. Blonde Redhead a en effet délaissé la noisy pop teigneuse et a fortiori très sonic youthienne de ses débuts pour tracer une discographie en dent de scie allant puiser son inspiration à d'autres sources (le shoegaze, l'électro-pop) avec plus ou moins de succès. Leur précédent effort Barragán (2014), bien qu'inégal, possédait encore quelques belles trouvailles et ce goût du renouvellement cher au groupe.
L'esprit de l'aventure et du questionnement est aujourd'hui mis en veilleuse au profit d'un mini album semblant renouer avec les mélopées lancinantes du binôme Melody of Certain Damaged Lemons (2000) / Misery is a Butterfly (2004), deux albums que d'aucuns hisseraient comme le sommet d'un œuvre quelque peu accidenté. Soutenues par rien de moins que l'American Contemporary Music Orchestra, les 4 nouvelles compositions que nous offre le groupe respectent la parité et ouvrent les bras à une pop léchée, enlevée dont l'épaisseur du son entraîne l'auditeur dans une danse des sens douce et dense. Nul ne sait encore de quoi sera composé l'avenir de Blonde Redhead mais cette belle échappée ouvre une voie apaisée et voluptueuse qui leur sied à merveille.
Chroniqué par
Romain
le 25/05/2017