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Colin Stetson

: Sorrow : a reimagining of Gorecki's 3rd Symphony



sortie : 2016
label : Kartel Bertus Music Services
style : Contemporain / Modern Classical

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Tracklist :
1/Sorrow: I - Lento — Sostenuto Tranquillo Ma Cantabile
2/Sorrow: II - Lento E Largo — Tranquillissimo
3/Sorrow: III - Lento — Cantabile-Semplice

Le projet faisait d'abord peur sur le papier. En effet, lorsque Colin Stetson annonçait qu'il revisiterait la troisième symphonie d'Henryk Gorecki en y joignant l'artillerie lourde d'une multitude de collaborateurs, dont notamment la violoniste Sarah Neufeld et le batteur du groupe metal Liturgy, il y avait fort à craindre que le résultat étoufferait la pureté minimaliste des compositions originales sous le gras.

C'est un son grave, celui du saxophone basse de Colin Stetson, qui lance la première pièce. Sorrow I est une composition magistrale de 28 minutes en forme d'ascenseur émotionnel assez réputée pour sa longue mise en place et l'angencement parfait de sa construction harmonique. De lents mouvements d'élévation puis de déclin viennent livrer une sorte de métaphore radicale de la vie: naissant des ténèbres pour rejoindre la lumière et retourner in fine au chaos. Le vibrato de Megan Stetson reste, ici comme sur les deux autres pièces, fidèle aux partitions originales du polonais et sera notre seul repère pour appréhender cette nouvelle orchestration proposée par le saxophoniste. Plus qu'aditionnelle ou simplement renforcée par une certaine énergie électrique, cette dernière en devient par instant dantesque. Sur Sorrow III, la batterie massive de Greg Fox vient même faire bifurquer l'opéra vers le doom metal.

Etrangement, ce qui aurait pu faire basculer la beauté éternelle de ces compositions dans le pompiérisme débordant tend finalement à leur donner une densité inédite mettant en lumière l'essence même de ce qui les constitue: un flux d'émotions constant. Il faut alors écouter cet album comme un hommage faisant résonner toute la mordernité de cette symphonie qui souffle cette année ses 40 bougies et qui a traversé les âges sans trop subir les affres du temps. Si bien que celle-ci influença des groupes aussi cultes que Godspeed You Black Emperor et tout un pan du post-rock dit néoclassique.

Si on le préfère à l'oeuvre dans des projets où son instrument est principalement mis en valeur comme sur le magnifique album en duo avec Sarah Neufeld l'année dernière, Colin Stetson s'efface ici pour endosser le rôle de chef d'orchestre afin de mieux rendre à César ce qui appartient à César.



Chroniqué par Romain
le 08/04/2016

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