Depuis son dernier album solo
Situation en 2007,
Buck 65 est de son propre aveu hyperactif. Mariage, job d'animateur radio à la BBC canadienne, collaboration à distance avec la productrice belge
Joëlle Phuong Minh Lê (sous le nom de
Bike For Three!), des tapes faites maisons (
Dirtbike series en trois volumes), et surtout les quatre Eps
20 Odd Years en 2010, qui déboucheront un an plus tard sur ce nouvel album pour les trois-quarts des titres. Dans le style, car c'est toujours changeant avec le Canadien, on se situe entre le sublime folk
Secret House Against The World et le straight hip-hop
Situation, pour rester dans les comparaisons récentes.
On ne retiendra pas en premier lieu ce
20 Odd Years dans la hiérarchie des quelques vingt disques sortis depuis le milieu des années 90 par le Pat Paulsen du rap. Mais s'il est son disque le plus « commercial » avec
Talkin' Honky Blues, celui-ci est bien mieux. A part cette faute de goût sur
Stop, tout passe tranquillement. Avec pas mal de bons moments.
Superstars Don't Love, hommage à
Michael Jackson, dont l'intro rappelle un titre de
B.Dolan,
Earthmovers. La fidèle reprise
Who By Fire de
Leonard Cohen (avec ici
Jenn Grant à la place de
Janis Ian), rappel des plus beaux titres de
Secret House Against The World (à noter qu'à la place de
Who By Fire était à la base prévu le « tubuesque »
Smalltown Boy avec
Gentleman Reg,
20 Odd Years volume 4). Les deux autres morceaux avec
Jenn Grant,
Paper Airplane (que l'on retrouvait déjà sur un des
Dirtbike, tout comme
She Said Yes, en version brouillon) et
Cold Steel Drum retiennent l'attention. Seule non canadienne de l'album,
Olivia Ruiz participe sur les zombies de
Tears of Your Heart (ils avaient déjà travaillés ensemble sur le dernier album de la française). Zombies toujours sur le single
Zombie Delight. Et ça déroule ainsi de suite. Electro-pop-rock-blues-hip-hop, qu'importe. A l'instar de quelques rares éclectiques comme
Ceschi,
Buck 65 peut tout se permettre, ça fonctionne.
A la pointe de la « hype » médiatique avec ce nouveau disque, juste récompense de vingt années de carrière et d'une grosse poignée de disques majeurs, il faut malgré tout aller piocher dans les plus sombres volumes de la série
Dirtbike (2008, disponible gratuitement sur son
site) pour retrouver le
Buck 65 des grandes heures.
Chroniqué par
Lebowski
le 16/03/2011