Depuis 2004 et les premiers enregistrements d'
Immune, Jean-Sébastien Nouveau œuvre à la construction d'une manière d'édifice musical poétique et secret. Ici entouré de Jordan Geiger et de Jonathan Grandcollot, il forme
Les Marquises et signe un
Lost lost lost qui, une fois débarrassé d'une
référence qui risque d'en parasiter l'écoute, apparaît contrasté et riche.
Alternance de pièces rythmées (
Only ghosts,
Sound and fury,
Comme nous brûlons), batterie en avant, et de plages plus aérées, batterie retirée (
La terra trema,
This carnival of lights,
Terrible horses). Alternance de chant et de silence. Parcourue par une attention continue accordée à l'environnement sonore, au mélange des sources sonores — acoustiques, électriques, et électroniques — qui, tissées, entrelacées, donnent une couleur singulière à l'album. C'est cette structure en alternance qui confère tout son sens au disque en créant l'illusion que chacun de ses moments est unique et à part alors même qu'ils procèdent tous de la même intention.
On retiendra notamment le grand
Comme nous brûlons, qui brûle effectivement, et bourdonne sans discontinuer, lancine et gronde. Ou encore le dérangé sous des apparences paisibles
Terrible horses qui se boucle sur lui-même pour ne pas donner l'impression que le disque s'achève.
Parfaite double conclusion, d'ailleurs, d'un disque qui, s'il ne révolutionne pas la musique, n'en demeure pas moins excellent en son genre.
Chroniqué par
Jérôme Orsoni
le 14/02/2011