En 1994, James Braddell, alias
Funki Porcini, signe chez un label qui n’en est alors qu’à ses débuts : le désormais prestigieux
Ninja Tune. Après avoir passé dix ans en Italie à composer des musiques pour le cinéma et la télévision, il décide de se lancer dans un projet musical plus personnel. Il revient dans son Angleterre natale et s’immerge dans son studio, sobrement surnommé "The Uterus Goldmine". C’est là qu’il prépare son premier album
Hed Phone Sex.
Hed Phone Sex est un album clé qui présage complètement l’univers atmosphérique et jazzy de
Funki Porcini. On n’a pas affaire à un simple coup d’essai mais à un réel coup d’éclat de la part d’un musicien chevronné. Il s’accompagne d’une vingtaine d’acolytes, "The Perv Beat Musicians", qui tous mettent la main à la pâte Porcini, ajoutant leurs beats, leurs synthés planants, ainsi que les voix typées série B qui parsèment l'album.
Hormis peut être le "tube"
Dubble, l’album tout entier garde une grande cohérence, empruntant ses influences à une palette de genres musicaux différents. Le jazz bien entendu, disséminé par touches de saxophone, un esprit bien funk(i), des basses dub, et de lentes et lourdes percus hip hop, menant parfois à des envolées drum and bass (voir les très bons
King Ashabanapal Pt. 1 & 2). Le tout donne une ambiance abstract hip hop glauque et jazzy, maintes fois copiée mais rarement égalée. Si cet album a certainement été pensé comme la bande originale d’un film d’horreur à tendance porno, la mixture finale se déguste parfaitement lors d’après-midis lascifs ou de dimanches pluvieux, qu’on soit seul ou accompagné. Un album culte, du sexe, de la drogue, et de l'abstract hip-hop.
Chroniqué par
Fluck
le 27/03/2010