Derrière
Fieldhead se cache Paul Elam, membre à part entière de
The Declining Winter (une formation menée par Richard Adams de
Hood). Ce premier LP s'inscrit dans les traces d'artistes tels que
Tim Hecker ou
Mokira. Un ambient puissant, flirtant parfois avec le drone (
Introductions) ; des rythmiques electronica épurées ; un grain de son tantôt limpide, tantôt meurtri par d'incisives craquelures.
They Shook Hands For Hours ne s'ouvre malheureusement pas sur le plus réussi des titres. L'effet de pompage, sur
This Train Is A Rainbow, est tel que l'entrée du kick massacre complètement le morceau. Mais notre homme maîtrise tellement bien son sujet, des subs à la spatialisation sonore, qu'on oublie bien assez vite ce ducking exagéré. Pour un album orienté ambient,
They Shook Hands For Hours jouit d'une disparité appréciable. Paul Elam hybride ses créations électroniques aux instruments acoutiques : le violon de Sarah Kemp notamment, sa collègue de
The Declining Winter, qui combine en plusieurs voix cordes frottées et pincées (
Of October). La guitare façon post-rock aussi (
Document One), le xylophone (
He'd Found The Sea,
Songs Well Known), ou encore l'harmonica (
Songs Well Known).
They Shook Hands For Hours est un très bon premier album. Paul le concède lui-même :
"Je n'ai jamais vraiment été le meilleur pour écouter de nouveaux noms. J'ai toujours été long à la détente pour choper de nouveaux groupes ou albums." Mais ce qu'il considère ici comme une faiblesse pourrait devenir une qualité à l'écoute de sa musique. Il offre une série de morceaux qui, sans pour autant invoquer quoique ce soit de fantasque, recèlent d'une essence caractéristique ; un son dans lequel on pressent l'envie de s'affirmer, pas de ressembler.
L'édition limitée (non chroniquée ici) comporte un CD de remixes (par Jasper TX, Seaworthy, Machinefabriek, et d'autres encore).
Chroniqué par
Tehanor
le 24/12/2009