Sideshow n'est rien moins que le side-project de
Fin Greenall aka
Fink. Une information qui sans le communiqué de presse serait passée à l'as. A l'écoute de
Admit One et ces dix titres à grosse teinte dub, il n'y avait en effet rien d'évident à le supposer. On était loin d'imaginer que se cachait derrière les manettes de ce projet, le
Ninjatunesque folkeux, auteur encore cette année d'un
Sort Of Revolution de belle facture.
C'est avec les musiciens qui l'accompagnaient sur ce dernier que l'expérience
Admit One a été entreprise. Mais plus qu'une tentative de renouvellement artistique, c'est un retour aux sources qu'a envisagé là
Greenall. Retrouver ses premiers amours, lui qui faisait danser à l'époque - la fin des années quatre-vingt dix - le tout Brighton sur une électro des plus chaloupées.
On parlera d'ailleurs de "disque somme" tant on y retrouve la majeure partie de ses influences. De l'électro-pop embrumée (le Stereolabien
Television entonné par la chanteuse de Nashville
Cortney Tidwell) au dub instrumental (le ténébreux
Sequential Dub ou les titres plus marqués
On U Sound comme
African Cherry et ses montées de cordes à pleurer ou le plus oldschool
Youth Of Today) et chanté (le sommet de cet album,
If Alone et la voix hallucinante du
Tikiman bien plus en avant que sur les productions
Rythm & Sound). Sans oublier les hommages à l'avant-garde électro des 70's (clin d'oeil appuyé au
The Model des
Kraftwerk sur
French Model In Dub, ambiance
PILienne à la clé et la voix de
Samar ..."elle est mannequin, et elle est belle", à tomber !) et bien entendu les jeux de cordes folktronica (le sublime final
Strung Outro).
Un disque qui fait son effet. Un album où vieille école et modernisme se la coulent douce. Où les musiciens heureux de se retrouver pour jouer "live" - une couleur dominante ici - échangent leur savoir-faire, empruntant à gauche pour jouer à droite et inversement, à la manière des sessions d'enregistrement menées de mains de maîtres par les producteurs de Kingston, du
Roi Tubby à
Sir Coxsone Dodd.
Admit One ou la célébration enfumée par une bande de fans de cette musique aux méthodes de productions uniques qu'est le dub.
Rien de neuf sous le soleil, vous me direz. Et après ? Quand le "truc" est à ce point bien roulé, il est hors de question de le laisser passer et de bouder son plaisir. Alors, faites tourner!
Chroniqué par
Yvan
le 09/08/2009