Il nous l'avait promis ; voilà qui est fait.
Noise Thinking est sorti il y a quelques mois déjà. Il est proposé gratuitement, sorte de cadeau promotionnel offert par l'ami
Riggio. Mais publicité ne signifie pas forcément rabais sur la création.
Frank assure avoir bien taffé ses compos. Il a même juré ne pas s'être servi des chutes d'un quelconque opus pour compléter l'EP.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore
Frank Riggio, notre homme a déjà sorti deux albums. Le troisième est prévu pour fin 2009.
Frank Riggio, c'est un peu le fils caché d'
Amon Tobin,
"le fan qui imite son idole", comme il le
concède lui-même. Il écoute en boucle
Out From Out Where, et il n'est pas le seul. Car si
Out From Out Where ne fut qu'un épisode du long cheminement musical d'
Amon Tobin – le poulain de
Ninja Tune est depuis passé à autre chose – il a suffit à marquer considérablement toute une génération de musiciens électroniques qui s'en inspirent plus ou moins aujourd'hui. Rien qu'en France, nous comptons au moins deux victimes :
Faz-L, qui sorti
1.0 en 2005, et
Frank Riggio.
À quoi bon décrire
Noise Thinking puisqu'il est
librement téléchargeable, et qu'il ressemble grosso-modo à cet album qu'on connaît déjà d'
Amon Tobin ? Sans rire, je ne vais pas commencer à décrire chaque morceau, à tenter d'hasardeuses métaphores pour une bande de branleurs qui n'auraient qu'à cliquer deux trois fois pour écouter par eux-même. J'ai trop peur que ce genre d'essai ne vire à la masturbation rédactionnelle si je ne sens pas un minimum d'utilité derrière.
La motivation de ce billet est simple. Elle puise dans ce postulat qui veut que le chroniqueur ait ce magnifique pouvoir de faire découvrir des choses, même si c'est pour n'en dire que des conneries comme on le fait si bien chez
dMute. Et si j'arrive à faire découvrir
Frank Riggio à quelques âmes égarées par ici, alors je pourrai m'estimer bien heureux d'être content.
Car le travail de
Frank Riggio mérite le détour.
Frank Riggio a payé le prix fort pour incarner cet espèce d'
Amon Tobin qui aurait gardé, dans un monde parallèle, le cap fixé par
Out From Out Where : celui d'évoluer constamment dans l'ombre de son maître. Ma conclusion était toute trouvée : conseiller, sur un ton condescendant, à
Frank Riggio de tracer sa propre route, de trouver sa marque de fabrique, mais je m'y refuse. D'abord parce qu'il fait ce qu'il veut, le gaillard. Ensuite parce que ce qu'il fait, il le fait bougrement bien, et bordel ce que ça peut être bon, de découvrir du neuf moulé dans ce bon gros son que l'on a déjà l'impression de connaître par cœur.
Chroniqué par
Tehanor
le 22/05/2009