Avec les références que
NLF3 brandit comme un étendard, le trio français est déjà une formation amie. Une fois qu’on s’est décidé à jeter un œil au-delà de l’excellent CV, qui égraine en guise de héros
Can,
Fela Kuti,
John Coltrane,
Sonic Youth et toute la vague free, psychédélique et krautrock des seventies, on comprend vite que le son du trio est à la hauteur de leurs ambitions. Depuis la sortie de
Part 1 & Part 2 et son rock instrumental sec, dissonant et improvisé chez Prohibited, le combo a parcouru du chemin, ajouté des éléments à sa formule, densifié sa musique, élargi la palette de ses moyens.
Echotropic, EP court et excellent de bout en bout, concentre l’ensemble des dits moyens.
Eléments vocaux en contre-emploi, textures analogiques bidouillées, enchevêtrements de guitares, basse tribalistique, rythmiques obsédantes et psychotropes se marient les unes aux autres dans des compositions qui soignent autant l’aspect rythmique que mélodique, en plus d’une attention portée aux timbres tout à fait bienvenue. On ne se relèvera pas de sitôt des belles envolées de
Shadoonga Falls qui combine à la perfection une ligne mélodique quasi pop à toutes sortes de bricolages rythmiques incongrus.
Ces quatre morceaux réussissent le beau pari, pas tenu si souvent que ça, de redonner à la musique une dimension à la fois rituelle et joyeuse, poétique et bordélique, quelque chose qui combine à la fois le fantasme d’un retour à une sorte de sauvagerie archaïque et la jubilation du son quand il retrouve, comme ici, sa capacité à rassembler en communauté les esprits. Et promettent donc de faire entrer définitivement
NLF3 dans la grande Internationale Psychédélique, celle des
Black Dice,
Animal Collective et autres
Gang Gang Dance.
Chroniqué par
Mathias
le 16/09/2008