En 2008,
MGMT est partout. Un phénomène qui dépasse les habituels «nouveaux meilleurs groupes du monde» hebdomadaires. Voilà donc ces deux jeunes musiciens américains adoubés par la presse, en tête d’affiche des plus grands festivals et au top des classements de ventes de disques avec leur premier album. On ne sait pas très bien comment tout cela a commencé, mais seulement que le «buzz» s’est répandu comme souvent à toute vitesse sur les blogs, avant qu’une major ne signe avec opportunisme la nouvelle perle présumée.
Au milieu de tout cela se trouve l’amateur de musique, coincé dans ces cas-là entre deux attitudes aussi spontanées que beaucoup trop extrêmes. D’un côté, réflexe moutonnier d’adhésion sans condition ; de l’autre, snobisme exacerbé déniant toutes qualités artistiques à ce groupe trop à la mode pour être honnête… La vérité est sûrement quelque part entre ces deux tendances et je me garderai bien ici de vous dire ce qu’il faut penser exactement de ce disque bien difficile à détacher de tout son environnement.
Ce que je peux dire par contre, c’est que
Oracular Spectacular sonne comme le retour du pop-rock psychédélique. Pas de sobriété ici, les sons foisonnent, les arrangements frôlent constamment le kitsch (et parfois même plus), la voix du chanteur est systématiquement noyée dans des effets en tout genre. Les paroles en rajoutent dans le côté psyché-hippie-décalé et sont agrémentées de petites provocations sex, drugs et vous savez quoi, de bon ton pour entretenir la caution rock’n’roll…
Stop. Je viens de friser le sarcasme ici, premier symptôme du snobisme susmentionné. Ne versons pas là-dedans. Surtout qu’au final,
MGMT nous offre effectivement une bonne poignée de tubes en puissance, d’une efficacité indéniable :
Time to Pretend,
Weekend Wars,
Electric Feel,
Kids… Autant de chansons qui actent un croisement improbable entre les
Flaming Lips et les
Bee Gees, pas si éloigné en fin de compte de ce que propose aujourd’hui
Of Montreal, formation des plus respectées dans les sphères indies...
Oracular Spectacular est un bon disque mais pas la bombe communément décrite ; un de ceux qui ne reculent pas devant des parti-pris stylistiques risqués et qui apportent une réelle fraîcheur aux pop-songs de
MGMT. Reste à voir comment le groupe tiendra ses promesses, une fois l’effet de surprise dissipé, l’engouement étonnant des premiers temps envolé, pour le meilleur et pour le pire…
Chroniqué par
Julien
le 09/06/2008
http://www;dmute.net
par Tatoine (le 09/06/2008)
J'ai pris un grand plaisir à écouter cet album(et plusieurs fois en boucle) mais j'ai peur de m'en écœurer bien vite. Un peu comme l'a été Franz Ferdinand à l'époque. Va t'on les entendre bientôt en boucle sur les grandes ondes radio jusqu'à en être dégouté? J'ai peur que oui. Alors autant en profiter avant que la nausée arrive!
Et pour le côté psychédélique, le clip de "Time to pretend", tube de l'album, en donne la nette confirmation: http://www.dailymotion.com/video/x47137_mgmt-time-to-pretend_music
Pour ceux qui aiment MGMT, je conseille également Vampire Weekend.