Pourtant un des piliers de la plus qu'honorable écurie allemande
BPitch Control,
Sascha Funke est peu souvent cité quand il s'agit de nommer ses plus doués représentants. Ni aussi extravagant que les
Modeselektor ou charismatique que la belle
Ellen Allien, le Berlinois n'en demeure pas moins l'un des plus talentueux. Néanmoins, il est plus reconnu pour ses excellents maxis et remixes que pour ses albums... D'ailleurs il n'en a fait qu'un, en 2003, intitulé
Bravo, et qui se révéla un brin décevant car trop inégal.
Le grand moustachu nous devait une revanche, c'est désormais chose faite avec
Mango.
S'imprégner de cet opus requiert de l'attention car la beauté des tracks ne saute pas aux yeux, met du temps à se dévoiler. Mais doucement, on découvre un monde tout en subtilité. Ici, point de nappes saturées ou de basse vrombissante, juste une poignée de pistes tech/house toutes en retenue et ponctuées d'une ou deux plages ambient.
Sur
Mango, on est en territoire connu, une intimité se développe tout au long de l'album grâce à des titres comme le bien nommé
Summer rain ou le triste
Feather, qui investissent l'imaginaire avec aisance. Même les morceaux plus rapides sont empreints d'une douce mélancolie. On pourrait les rapprocher de ce que font habituellement
Lawrence ou plus sûrement encore
Efdemin. De vraies références dans tous les cas. Enfin on appréciera le petit clin d'oeil à la house de Chicago avec les claviers de W
e are facing the sun.
Sascha Funke délivre là un album tout en douceur, relativement accessible mais non moins pointu. Un disque plutôt simple mais attachant, à écouter à toute heure. Certes, il ne s'agira pas de la claque de l'année mais l'essentiel est là : l'écusson
BPitch continue de briller et
Sascha Funke a pris sa revanche. Bien lui en a pris.
Chroniqué par
Fabien
le 13/02/2008