Duo reconnu pour ses remixes, lives et BO,
Scratch Massive avait déçu avec son premier album
Ennemy and Lover. Aujourd’hui il revient en fanfare avec un nouvel opus,
Time, censé rattraper cet échec. A la première écoute, le son étonne quelque peu ; on est en effet loin de ce qui se fait en ce moment , de la bande de joyeux drill
Ed Banger aux allumés
Klaxons.
Scratch Massive, c’est avant tout une influence new-wave voire cold-wave, directement héritée des années 80's.
Time est donc avant tout un album d’une froideur implacable, au romantisme givré.
Pourtant on s’aperçoit au fur et à mesure, que sous la glace, le feu gît tant bien que mal. Après un début qui envoie du bois,
Shadow et surtout
Soleil Noir illustrent bien cette image. On ressent ici une drôle de sensation, comme si la beauté de cette pop song était bridée par un froid polaire, par une mystérieuse force engourdissante... Le morceau suivant rappelle le remix de
Tiefschwarz John’s Revelator (
Depeche Mode): sorte de tech-house aux sonorités et aux voix new-wave. Pas sûr que les fans de
David Guetta ou
Bob Sinclar apprécieront…
Si
Dance se veut plus sensuel et moite, on est en revanche à l’opposé du tube du même nom des frenchies de
Justice. Pas de refrain discoïsant ni de synthés enjoués, plutôt une sombre ritournelle à vous faire déprimer un dancefloor. La reprise de
The Cure Three Imaginary Boys apporte un peu de fraicheur à cet ensemble étouffant, envoûtant. Plus pop que rock, il est comme un rayon de lumière qui traverse les brumes de cet album. Enfin le remix de
Spirit Catcher de
Shining In my Veins clôt
Time sans surprise. Là encore pas de franche rigolade en perspective mais toujours cette froideur pourtant moite qui fait la marque de fabrique du groupe. Si le début rappelle un peu du
Kerrier District, la suite reste dans une optique electro-pop dark.
Alors ça y est le CD s’arrête, et malheureusement, la première impression que j’ai, c’est avant tout du soulagement. Oui,
Time est un bon album post new-wave, oui il est complet et homogène, oui il tranche avec ce qui se fait actuellement mais il est aussi et surtout éprouvant pour l’esprit. Ceci dit les inconditionnels des
The Cure,
Depeche Mode ou
Human League devraient s’en satisfaire, c’est déjà ça.
Chroniqué par
Fabien
le 06/07/2007