Album à 6 têtes,
Monster and Silly Songs est directement issu d’une mutation génétique engendrée par les expérimentations de notre laborantin musical préféré :
Joakim. Il propose à nos oreilles et notre esprit une aventure sonore des plus excitante mais diablement complexe en créant tel un alchimiste un nouveau genre : j’ai nommé le post-rock-punk-psyché-électro-barré discoïsant! Impressionnant n’est-ce pas ? Si le nom de cette rareté ne sonne pas très glamour qu’importe, embarquons dans ce
Monsters and Silly Songs pour le moins attendu…
Mais avant tout, remember, à quoi ressemble le premier album de notre professeur foldingue déjà ?
Fantômes, oui c’est ça, c’était une house toute versatilienne, expérimentale mais fine... Un bel album en somme... mais qui n’a donc rien à voir avec celui qu’on nous propose aujourd’hui !! Là on conserve l’esprit général, c’est-à-dire festif et un peu barré, mais on recolore le tout à la sauce rock. Retour à notre objet sonore non identifié donc. La première chose qui frappe à la première écoute c’est l’éclectisme présent tout au long de l’album ; ainsi retrouve-t-on tour à tour : électro eighties façon
Depeche Mode sur
Sleep in hollow tree, Néo Disco sur le déjà tube
I wish you were gone, ou encore post-rock survolté sur
Rocket Pearl. Autant de genres mélangés que de tracks explosifs et à la double personnalité rock et électro.
Autre exemple frappant de la polyvalence de cet album alien :
Three Legend Lantern. Cette fois-ci, le son lorgne plutôt en direction du krautrock seventies de
Can . On trouve même plus tard dans l’album une électro-punk bien putassière à la
Daft Punk version
Homework! C’est dire le capharnaüm musical que représente ce
Monster and Silly Songs qui se plait à brouiller les pistes et à partir dans tous les sens. Un jour il nous emmène en 70 dans un van Wolkswagen à fleur, un autre dans un club miteux du Nord de l’Angleterre période eighties et le dernier à l’heure de la french touch au Rex ! Soit une multitude d’influences différentes qui rejaillissent à l’occasion de cet album ébouriffant et ébouriffé par trente ans de musique, c’est dire le patrimoine sonore de notre ami
Joakim :
Can,
Depeche Mode,
Kraftwerk,
Daft Punk… De véritables groupes phares qui ont marqué leurs générations et beaucoup d’artistes d’aujourd’hui.
Autrement dit, derrière son côté touffu et bordellique,
Monster and Silly Songs se veut total, absolu, exhaustif, historique voire même biblique. La principale difficulté, et c’est le seul reproche qu’on peut lui faire finalement, est qu’il peut être difficile à « digérer ». En effet l’esprit s’y perd un peu, ne sachant réellement ce qu’il écoute, et il n’est en rien aidé par les « interludes
Monsters », véritables pièces de tortures électroniques… Heureusement on trouve quelques aires de repos sur cette autoroute sonore, avec les très beaux
Peter Pan Over the bronx et son synthé psychédélique, et
Tanabata, tout en mélodies cristallines. En fait il ne s’agit pas d’avoir une oreille musicale avertie mais simplement d’aimer chaque genre, chaque influence, que l’on retrouve sur ce disque .En attendant le résultat est sidérant, cohérent, et incroyablement intemporel. L’artiste s’inscrit néanmoins pleinement dans l’air du temps avec cet album tout en énergie rock mais comme habité d’un esprit électro rétro…
Finalement si
Fantômes et
Monsters and Silly Songs ne semblent pas avoir beaucoup de points communs au départ, force est de constater qu’à l’arrivée leur fraîcheur fait la différence et emporte largement tous les suffrages… Alors
Joakim, candidat à la présidentielle?
Chroniqué par
Fabien
le 01/04/2007