Après avoir donné suite à la carte blanche que lui offrait le Festival Art Rock en 2005, le cinéaste Olivier Assayas aura monté 
Noise, images faites rétrospective d'une série de concerts fomentée avec sensibilité. 
Axée surtout autour de 
Sonic Youth, avec lesquels Assayas travailla à la bande-originale de 
Demonlover, et dont voici les membres dispersés: 
Thurston Moore et 
Kim Gordon improvisant sous le nom de 
Mirror/Dash une comptine angoissée virant à l'incantation désespérée ; 
Jim O'Rourke distribuant sans concessions drones et saturations ; 
Lee Ranaldo et 
Steve Shelley, plus inspirés encore, rendant 
une nouvelle fois hommage aux films de Stan Brackhage en compagnie de 
Tim Barnes, 
Alan Licht et 
Ulrich Krieger, au son du précis supérieur d'expressionnisme bruitiste délivré par leur 
Text of Light. 
Plutôt convaincantes, donc, les interventions new-yorkaises, renforcées bientôt par le rock acceptable de 
Metric, pour défendre la face privilégiée des musiques du monde données à entendre ce soir là. Car au programme, aussi, compter sur l'oudiste 
Alla et les Maliens d'
Afel Bocoum, ou sur la variété française obnubilée par les grands espaces américains - et, au final, gentiment anecdotique - de 
Jeanne Balibar aux côtés de 
Rodolphe Burger, et de 
Marie Modiano. 
Ne reste plus, alors, qu'à parler des rares brouillons. Ceux de 
White Tahina - duo versé dans l'electronica, hésitant trop longuement entre 
Kraftwerk et 
Technogod - et celui, bénéficiant d'une mention jusqu'à prendre des allures de performance naïve, d'une lecture satisfaite de 
Pascal Rambert et 
Kate Moran sur guitare électrique insipide. 
Présentés sous forme de bonus, quelque films encore : l'un consacré à 
Metric, deux autres utilisés sur scène - 
Hotel Athiti, sur lequel improvisèrent 
Moore et 
Gordon, et 
Door, de 
Jim O'Rourke. De quoi faire, donc, et même autrement, comme l'avait souhaité Assayas, en rapprochant adroitement images à défiler et musiques à construire. 
	
	
		Chroniqué par 
		Grisli		
		le 13/07/2006