Avouons-le. D'
Underwires, nous ne connaissions rien avant
In Your Room Again. Pourtant les jumeaux Aurélien et Théophile Aries n'en sont pas à leur coup d'essai et réalisent, avec ce troisième album enregistré entre Paris et Berlin, un agréable objet électro-pop, posé et mesuré.
Underwires ménage ses effets. Jamais le trait n'est grossi, souligné, surligné. Pesé, pensé, tout ici se situe dans la nuance, dans le détail. Le minimalisme des morceaux en est la première expression. Quelques beats et quelques bleeps ici, une simple guitare acoustique là, deux ou trois notes de piano ailleurs. Aussi bien dans l'électronique que le folk,
Underwires fait preuve d'une économie de moyen qui laisse la part belle à la mélodie, dénudée (
Doppelganger,
In Your Room Again).
Car même si elle est travaillée par les machines (
Groom Lake) – le groupe vit aujourd'hui à Berlin –, la musique d'
Underwires est aussi pop. Les intrications des expérimentations électroniques et de la transparence pop, mais aussi la modération du chant, évoquent immanquablement
The Notwist et le magnifique
Neon Golden, en particulier dans
Dr Benway, référence au personnage de l'écrivain américain William Burroughs et incontestable sommet de l'album avec le lyrisme de son piano et cette rythmique au galop syncopé, héritée d'
Aphex Twin. Et lorsque les racines folk du groupe se font davantage entendre, (
350 Barcodes,
Glockenspiel), c'est l'écho de
Syd Matters qui résonne, le Français cultivant le même goût pour les compositions simples, la chaleur d'une gratte, les envolées de synthés et les harmonies vocales.
Il faut savoir être attentif, ne pas regarder trop hâtivement pour ne pas passer à côté d'une perle dont la beauté ne réside pas dans l'éclat brillant. Tendre l'oreille, c'est ce qu'exige
In Your Room Again. Et la récompense n'est pas mince.
Chroniqué par
dfghfgh
le 31/05/2006