Après avoir terminé ses études à la Royal Irish Academy of Music, le pianiste
Roger Doyle s’est focalisé sur la musique électro-acoustique, composant quelques travaux jusqu’à obtenir, en 1997, le Prix « Œuvre d’esthétique à programme » au Concours Musique et Arts sonores électro-acoustiques de Bourges.
Inauguré par une composition qui mêle avec humour les accents romantiques d’un grand piano et les digressions facétieuses d’un orgue minuscule (
Baby Grand),
Baby Grand présente ensuite 5 compositions illustrant le martyre de
Saint Jean-Baptiste. Evocation à moitié historique prétexte à révéler quelques influences (
Debussy,
Satie,
Hartmann sur
Salome’s Entrance), à donner dans la bande originale classique (
Banquet Medley) ou de style plus pompier encore (
Salome’s Dance), à tout sacrifier enfin à l’introspection opaque (
Salome’s Lament).
Et sur le mouvement lent d’une telle lamentation, voici la musique rattrapée par des défauts que le pianiste parvenait à dissimuler jusque là. Mesuré auparavant, le classicisme déteint au point d’en devenir étouffant sur les deux temps de
Budawanny, pour défendre ensuite quelques nappes inqualifiables de synthétiseur salace sur
Housekeeper.
Heureusement,
Doyle n’ira pas outre ces mauvaises proportions, préférant le piano répétitif et plus discret (lointain, même) de
Mansard, ou la progression mélodique sombre et dissonante de
Ten Themes. Pour s’en sortir un peu moins mal, seulement. Au son d’une musique contemporaine gérant maladroitement ses penchants avilissants pour la variété instrumentale.
Chroniqué par
Grisli
le 19/04/2006