Accueil | dMute

Static

: Re : Talking about Memories



sortie : 2005
label : City Centre Offices
style : Electro-pop

achat/téléchargement

Tracklist :
01/ Return Of She
02/ One After 808
03/ A Song for You
04/ Never Never
05/ Shift, Smash, Surge, Swell
06/ A Point of Hope
07/ Colours in Patches
08/ Sync & Sake
09/ The Moon Had a Crack

Static est le projet électro-pop de Hanno Leichtmann accompagné de Lars Rudolph, Ronald Lippok (activiste bien connu officiant chez Tarwater et To Rococo Rot) et de Christof Kurzmann, présence assez étonnante ici puisque Kurzmann est davantage impliqué dans la musique électronique improvisée et bruitiste que dans la pop à machine et guitare et voix. Mais qu’à cela ne tienne.

Projet électro-pop, Static ne révolutionne pas la donne depuis que Hood et The Notwist en ont posé les bases pour ainsi dire indépassables. Mais Static ne joue pas vraiment sur le même terrain puisque, là où The Notwist et Hood placent à un niveau égal l’écriture pop et le traitement sonore, Static déploie clairement une écriture déterminée par les machines, écriture pop moins dans les structures et les schémas qu’elle met en jeu que dans certains fragments mélodiques, certains passages d’un accord à l’autre.

Et surtout, c’est en se situant au croisement de The Notwist et de Tarwater que Static invente sa définition de la pop, sans surprise majeure mais avec tout de même quelques vues intéressantes sur la question. De Tarwater, Static a bien sûr la voix mid-eighties et monocorde de Ronald Lippok, sorte de croisement contre-nature entre un chant kraftwerkien et les vocaux de Joy Division. Mais surtout, c’est une même coolitude absolue que les deux formations ont en commun, une sorte de havre ou de résidence secondaire pour musicien désireux de quitter le champ de l’expérimentation pour trouver quelque chose de plus éphémère et immédiatement hédoniste, sans trop réfléchir sur les implications à long terme de ce genre de pratiques. Une sorte de bulle, comme on prendrait des vacances, en quelque sorte. Tarwater avait un certain brio dans cet exercice, en inventant une coolitude électronique, je veux dire une coolitude qui venait des machines elle-mêmes (et pas un esprit cool injecté dans la machine), un peu comme le Miles de Birth of the Cool faisait sortir le cool de sa trompette. Chose belle, nous étions en présence d’une sorte de musique-coucher-de-soleil-exotique qui ne sonnait pas Club Med ni lounge, parce qu’elle était un espace directement issu du giron des machines : une musique dont l’esprit se confondait avec son médium. Si j’en parle tant, c’est qu’elle était (et l’est encore) clairement l’horizon auquel se réfère la musique de Static, mais qui peine à l’atteindre avec autant de brio et d’épure. Re : Talking about Memories joue à fond et sans retenue cette logique du cool, ne triche pas, il lui arrive même, à l’intérieur de cette logique, de connaître ses ruptures, ses failles qui viennent paradoxalement en étayer la cohérence (l’harmonie qui décroche brusquement dans Return of She, l’improvisation à la trompette sur Shift, Smash, Surge, Swell). Mais il vient après, et malgré cette sincérité assumée des options de Static, il ne retrouve pas la fraîcheur de la première fois. Abandonner, peut-être, les horizons crépusculaires orange et donner naissance à un nouveau cool.


Chroniqué par Mathias
le 16/12/2005

Partager cet article :





0 commentaire
Laissez un commentaire
Nom (obligatoire)
Mail (ne sera pas publié) (obligatoire)
Site web (facultatif) Recopier le code ci-dessous (obligatoire)



dim. 14/04 - Chronique
Drahla - Angeltape
mar. 09/04 - Reportage
Autechre @ Le Trianon - 06-04-2024
dim. 07/04 - Blog
Dinoh - Deuxième Premier
ven. 05/04 - Blog
Hannah Miette - Hannah Miette
ven. 29/03 - Chronique
Rank-O - Monument Movement
jeu. 28/03 - Chronique
Halo Maud - Celebrate
mar. 26/03 - Chronique
Daudi Matsiko - The King Of Misery
 newsletter : 
ok





Equipe/Contact  |  Partenaires  |  Présentation  |  Crédits  |  Newsletters