Deux bidouilleurs écossais perdus parmi leurs bandes enregistrées donnent le change sur
The Tune The Old Cow Died Of. Entre la pièce radiophonique et la composition de musique concrète,
Vernon & Burns assemblent des fantaisies minuscules et offrent une bande sonore au non-sens.
Pour ce faire, le collage est encore la meilleure des techniques. S’amusant des faux départs et des plages sautillantes (
Rhapsody In Rivets), accusant quelques samples de détournement d’idées (
Zywiec), donnant dans l’insert de voix inédites (
The Lady Moon Turns Sulky) ou incorporant à leurs artifices les enregistrements concrets d’une nature offerte (
Nightspore,
Rhapsody In Rivets),
Vernon & Burns n’en finissent pas de tout transformer en matériau.
Sautant sur l’occasion de se livrer à quelques expériences indispensables – lorsqu’ils s’attèlent à capter, de l’extérieur d’une boîte de nuit, l’atmosphère avec laquelle doivent faire les refoulés : quelques graves brouillons d’Europop filtrant du paradis perdu liés aux sons des allées et venues d’une armée de déçus, le duo peut aussi mettre de côté la légèreté ambiante au profit de digressions martiales (
The Piccadilly Wheepers) ou du relais d’un cri (
The Unheimlich Manouevre).
Capable, ailleurs, de faire se rejoindre l’infime et l’infini, le duo passe de quelques pièces rythmiques minimales (
Tantalising Twinkles, ou la célébration espérons-le alcoolisée du
Sgt. Tennents Lonely Park Bench Band) aux fantasmes d’un voyage dans l’espace (
The Lady Moon Turns Sulky). Toujours humblement, ceci dit, suivant l’usage d’éléments choisis pour leur originalité ou leur dérive possible. Afin de mieux réduire la musique au rang d’esthétique déjantée.
Chroniqué par
Grisli
le 22/11/2005