Album du groupe
Eisi, sorti en 2003 sur le label japonais Noble,
Awaawa n'est plus que le titre d'un des 10 remixs des morceaux qui le composaient, publiés aujourd'hui, et par le même label, sous le titre
Every Still Day. Aux retouches,
Taylor Deupree, qui s'empare de l'album en question pour le traiter comme il l'entend. "Reconstructed", aimerait-on nous faire croire ; démembré, préférera-t-on.
Dès le début, piano et guitare effleurés dans une salle des pas perdus signent l'appropriation. L'humeur vagabonde de
Deupree semble partie pour tout avaler, jusqu'à ce que l'auditeur, à son tour, entre en jeu. Lui, pas bousculé, a du mal à savoir à quoi s'en tenir, et bientôt n'y tient plus, pour peu qu'il ait un quelconque entendement. D'ambient fonctionnelle (
Cloud, Light, Water) en pop factice (
Soshite Hossuru), d'accords de guitare égrenés sagement pour tout soutien à la voix mièvre de
Mujika Easel (
Awaawa) en ballade laborieuse (
Voice Or Vice), écoeuré, le voici transporté dans un bouge infame, bar à eaux, par exemple, posté Paris 8ème.
Les arrangements plus travaillés de
Note 1 auront fait un peu pour éviter le naufrage, malheureusement inéluctable. Remixs transparents de pop nipponne laborieuse, voici
Every Still Day, à peine sorti, devenu tout à la fois mauvais souvenir et fond exploitable pour une énième compilation lounge de club simili- branché dont la clientèle, bande ignarde de noceurs ringards, mériterait bien mieux d'habiter Perpignan.
Chroniqué par
Grisli
le 17/08/2005