Le single (7") que se partagent
Matmos et
Die Monitr Batss n’a aucun sens. Pas plus celui d’un rapprochement envisageable une minute que celui d’une confiance à avoir dans le résultat de l’union. Ce qui, d’ailleurs, était fait pour motiver le label Ache records, qui signe ici la deuxième référence d’une série de split single récemment entamée, et baptisée « Divorce ».
Mise en boucle, une attaque de cordes de guitare étouffées suffit à
Matmos pour mettre en place
On and On. Samplée, ensuite, voilà la trame rythmique imposant au duo de gérer au mieux les syncopes facétieuses, inflexions conduites droit au vacarme, jusqu’à ce qu’une pause soit décidée. Brutes, une basse et quelques accords bancals de guitare clarifient la situation. Du fatras sensible,
Matmos est passé au binaire d’un rock minimal. Rugueux, brut, mais tiré bientôt vers l’irrémédiable cafouillage électronique.
Derrière un instrumental lumineux, il fallait que
Die Monitr Batss s’en sorte, au moins avec les honneurs. Or,
Black Out Cross rue sans attendre dans les brancards, guitares criardes et basse métallique étouffant les efforts visibles. Rattrapable, si n’avait été l’intervention vocale, qui rend comme elle peut une mélodie déjà vide, et rappelle certaines désillusions punko-maussades datant d’il y a plus de vingt ans. Alors, le groupe cherche un autre moyen de se faire remarquer, et découpe rythmiquement son morceau. Peine perdue, les changements n’amènent pas la moindre inspiration ; délimitent seulement de mièvres pièces rapportées.
Voici le deuxième enfant du divorce : profil de schizophrène brillant ou brouillon, selon l’endroit vers où on le tourne. A Ache Records, maintenant, d’en assumer la paternité. Aidé quand même par
Matmos, qui aura su sauver la (première) face.
Chroniqué par
Grisli
le 03/08/2005