On ne compte plus le nombre de productions de
FKY tant elles sont nombreuses. Avec
BigHallu, le DJ producteur, adepte des sons free party, confirme une fois de plus son talent. Pulsations trépidantes, sons acidulés, balbutiements de samples happy, boucles psychédéliques sont les quatre atouts majeurs de la musique de
FKY. La recette est imparable dans chacune de ses productions sans pour autant lasser son auditeur.
L’originalité transpire déjà dans le titre de ses morceaux, véritables onomatopées des sons de l’album. Quand à l’écoute des plages, elle nous transporte directement dans des sphères tribales et hypnotiques. L’allusion pourra sembler douteuse, mais dès
Faire la vaisselle avec des dents et
Project 8, il semblerait que l’artiste appelle le Dieu de la Danse, par des incantations chamaniques. Hurlements furtifs de bêtes sauvages et psalmodies tribales ondulent autour d’une nébuleuse musicale étourdissante. Les beats, profonds et sautillants, sont portés par des aigus qui s’entremêlent pour former une tornade électronique. A partir de
Troll,
FKY entame un série de titres aux allures de salsa futuriste. Portés par des voix de lilliputiens extraterrestres, les sons digitaux s’entrechoquent avec les sons organiques. Entre percussions légères et vrilles sifflantes, la musique de
FKY pourrait représenter un monde qui fourmille de mille petites espèces inconnues de Darwin.
La frénésie de
Zbirfa fait sourire, les BPM galopants et ondulants de
Snackcrack font papillonner les yeux. Quant à danser sur
Prouti et
Iruuptouah, ce n’est pas une mince affaire tant le kick prend de la vitesse. Alors on se laisse porter dans ce monde virtuel où bleeps et boom-tchak envahissent nos pavillons auditifs. Un changement de cap s'amorce dans
Monop où cette fois-ci le beat, propulsé par des caisses claires, se fait de plus en plus lourd. Avec
Erwi kiwi, on comprend que la musique ne peut pas être plus incisive. Le sentiment d'être enfermé dans une spirale auditive est présent, les sons 8-bit ajoutés de manière parcimonieuse rendent fébriles. Rares sont les artistes hardtekno à pouvoir prendre leurs auditeurs par la main si facilement.
FKY, avec
Bighallu, garde de fait sa place de DJ aussi bien auprès des teknambules survoltés que des aficionados de techno pas arrachés qui aiment voyager sans artifice.
Chroniqué par
Lilo
le 03/07/2005