Chroniquer l’album d’un groupe, dont la notoriété et la popularité s’étendent sur l’hexagone, doit être effectué le plus objectivement possible. L’apprécier à sa juste valeur est l’objectif principal et il mérite vraiment de ne pas tomber dans le piège de l’influence des débats que
Wave Digger a pu occasionner dans mon entourage dubesque.
High Tone a, en 8ans, dépassé ses ambitions et est devenu une icône dans un style qui méritait d’évoluer en France. Le dub sauce frenchy n’aurait sûrement pas cette récente popularité sans ce combo…
Ce 3ème album est le ressenti de ces années de travail, de lives, de collaborations artistiques (
Highvisator) et d’expériences qui leur auront permis d’obtenir des bases solides. Peut être déroutant pour certains et hallucinant pour d’autres,
Wave Digger signe effectivement un retour différent mais justifié. En effet, ce virage a été pressenti dans le fabuleux ADN avec des titres comme
Enter the dragon puis dans leur live officiel sorti en 2003 où l’évolution était notable.
Le groupe signe ici un opus résolument plus électronique et s’éloigne du carcan qui l’enfermait dans un style, en l’occurrence le dub. Ami puriste, tracez votre chemin, cet album n’est pas pour vous… Les tracks passent de la jungle bien radicale
9 bass channel ou
Hanger 94/15, au hip hop bien dark de
The Real Fake MC qui se révèle excellent puis à la plus funky
Spacedunk (feat 2TT, ex-clavier de
Kaly Live Dub). Cette dernière laisse peut être à désirer et rentre dans une caricature médiocre pour tout de même éclore sur du gros beat à la
High Tone
Mais la formation n’a pas délaissée ses racines pour autant et livre des titres downtempo/dub,
Sushit et
Musical Bonzeyz, perle d’Asie et de ces contrées lointaines, arrangées par des mélodies sensibles qui rappellent vraiment cette patte habituelle de la formation. Il en est de même pour la plus stepper et entraînante
Overtone dédiée à ses sets lives furieux. Car si cette production est relativement éclectique, l’influence des dj et en particulier de
Twelve se fait nettement ressentir et impose en live, non seulement la mesure, mais aussi la puissance scénique.
Malgré une belle palette de plusieurs styles musicaux,
Wave Digger n’apporte pas forcément en originalité mais, hors de tous les débats, regorge de petites subtilités et, par ailleurs, d’une production sonore sans faille (enregistré au studio du Peuple de l’herbe par Jean pierre Spirli et L’Enfant). Alors à qui est réservé cet opus ? La réponse n’est pas écrite mais finalement,
High Tone risque de perdre certains de leurs puristes pour en retrouver de nouveaux et qui sait, procurer de nouvelles sensations aux plus obtus d’entre vous. En live, l’unanimité est sans doute établie…
Chroniqué par
Kiteklat
le 14/04/2005