« Baroque ». Ce mot a été utilisé pour décrire un aspect de la musique de
Jullian Angel. Barocco à l’origine signifie perle irrégulière. Irrégulier, bizarre,
Melancholic Ecstasy l’est, et c’est précisément ce qui fait l'intérêt de cet album qui déborde toute tentative de classification. Electrop-pop, electro-rock, avec des influences new wave/ cold wave prononcées.
Jullian Angel cite
Sigur Ros,
Björk ou encore
Radiohead comme groupes desquels il se proche .
U 2 aussi. Du côté des inspirations :
The Beatles,
Jeff Buckley, la liste n’est pas exhaustive, on attendrait aussi
The Cure ou
Minimal Compact…
Mais oublions les références réelles ou supposées pour nous concentrer sur le principal : ces 12 compositions faites à la maison, avec des moyens réduits, mais une liberté que l’on imagine totale : les morceaux de
Melancholic Ecstasy au lieu de développer chacun une idée directrice, prennent souvent des orientations diverses, au sein même des morceaux parfois : ce n’est pas forcément reposant pour l’auditeur, dont Jullian exige une écoute attentive. On peut avoir l’impression d’écouter des morceaux d’electro pop nourris des samples de machines déglinguées. Car Jullian expérimente , triture les sons, enrobe les lignes mélodiques d’effets, de chœurs lointains, de sons variés, casse la linéarité , caresse l’oreille ou l’agace parfois (
Your showing pain), mais ne laisse certainement pas indifférent. Certains resteront sûrement sur le carreau mais d’autres apprécieront : un morceau tel
The Best wort , electro pop énergique joliment troussé a de quoi séduire, de même que
Revival, morceau electro rock entouré d’un halo crépusculaire. Et lorsque Jullian apaise ses machines folles, il nous offre des compositions cold wave lentes et caverneuses (
The line of breach notamment dont on goûte la sombre mélancolie)
La première piste pourrait vous décourager (morceau de pop synthétique un peu pompier et dispensable), mais vous aurez raison de persévérer car cet album révèle ses charmes au fil des écoutes.
Chroniqué par
Imogen
le 03/03/2005