Andrew Bird est un bel oiseau, qui siffle , chante et écrit des chansons en tous points remarquables. La critique musicale ne s’y est pas trompée, et a réservé un très bon accueil au nouvel album de ce beau chicagoan,
Weather Systems. Difficile de rester imperméable à la musique de l’Américain, qui enfile sur ce court opus les perles pop folk avec une facilité à enchanter l’auditeur qui frise l’indécence.
Une voix d’abord : troublante de ressemblance avec un autre oiseau au ramage un peu trop flamboyant (
Rufus Wainwright). Mais pas de maniérisme dans le chant d’ Andrew. Une spontanéité, une fraîcheur réjouissantes, qui s’accordent parfaitement aux compositions.
Les morceaux de
Weather Systems séduisent d’emblée sans doute grâce à cela : une allégresse parfois assombrie, et toujours une persistance à demeurer dans les hautes sphères de la simplicité malgré des arrangements riches et parfois complexes: violoniste hors pair, Andrew parvient à magnifier ses compositions grâce à une instrumentation inventive et aérée qui leur confère une saveur particulière. Les cordes ! voilà la grande affaire de Bird : caressées, frottées, pincées, frappées… notre homme en fait un savant usage, en tire des sonorités multiples et envoûtantes, installe une atmosphère , tandis que des percussions discrètes ou un peu plus amples s’immiscent parfois.
Pas de cordes dégouliantes de mélancolie sur cet album. Il faut dire que chez Bird, même la gravité semble légère comme la caresse d’une plume sur la joue.
Ces dix morceaux nous entraînent dans leur sillage pour une balade pastorale qui met le sourire aux lèvres. Euphorisant.
Chroniqué par
Imogen
le 19/02/2005