Le duo stéphanois signe son retour deux ans après
Always Greener. Et quel retour !!
Brain Damage nous offre un album d'une très grande qualité sonore et esthétique.
Ashes to ashes / Dub to dub est le fruit de la rencontre du duo avec les deux vocalistes
Learoy Green et
Black Sifichi. Des invités d'exception pour un groupe d'exception.
Learoy est un batteur/choriste talentueux actif depuis les années 70 et on lui doit le groupe
Natural Touch au côté de
Desmond Dekker. Reconnu internationalement, il a travaillé avec entre autres,
Bob Andy,
Prince Buster, ou encore
I Jah Man Levy.
Quant à
Black Sifichi, on lui doit de nombreuses compétences exceptionnelles (poète, Dj, performeur, critique, photographe...etc) et de multiples collaborations (
UHT,
Ez3kiel,
Wide open cage...etc). Il fonde, actuellement, avec
Norsq, le groupe
Superstoned.
Ashes to ashes / Dub to dub distille cinq titres en featuring avec les deux invités déclinés en leurs cinq versions dub. Une symétrie caractéristique de la musique émotionnelle de
Brain Damage relative à leur côté ultra digital et robotique. Les sons sont manipulés avec une précision extrême et les effets tridimensionnels d'une perfection déroutante. Les titres alternent parties atmosphériques,
the unity of the circle à des titres plus rebondissants
the balance of the cube. Le tout est bercé par le fameux spoken word si distinctif de
Black Sifichi ou le superbe chant de
Learoy Green. La plupart des titres dégagent une intensité dubesque vraiment fabuleuse.
Cube dub, profond et émotionnel, en est un parfait exemple. Le son général de l’album est vraiment bien produit, on peut noter une amélioration par rapport à
Always greener au niveau du traitement des reverb. L’ambiance dégagée est toujours aussi cérébrale, personnellement leur musique a l’art de me prendre aux tripes…
Le message fort dégagé par cet album abouti est l'envie de souligner l'état actuel de la culture et de la musique au plan international, national, et voire local. L’intitulé
Ashes to ashes / Dub to dub est une référence à la fragilité et l’intermittence de toutes les choses.
Sans surprise, ces nouvelles compositions jouées en live relèvent de la performance scénique: Puissance, précision, qualité, fureur et émotion (et sueur accessoirement). Les stéphanois sont désormais les maîtres du son digital français avec en prime la capacité de collaborer avec des artistes marchant dans des directions musicalement parlant opposées. Après ce coup de maître, je ne peux que souhaiter : longue vie
Brain Damage
Chroniqué par
Kiteklat
le 13/11/2004