Cet été 2004, on goûtait déjà à toute l'agréable décontraction de
Summertime blues, le petit hit de ce maxi très astucieusement nommé
Dark side of the sun. Novembre, le disque n'a rien perdu de ses vibes, et on décide qu'il n'est pas trop tard pour en parler.
Outre la délicatesse aux oreilles de ce premier morceau (
Summertime jazz plays blaze of the last jay : un vrai bonheur de chill-out pour "lazy afternoon"), tout en claviers fluides et notes de guitare acoustique, la face A offre un remix par
Manuvers. Glissant sur des réverbs moelleuses à souhait, cette révision est au moins aussi coulée que l'originale. La version instrumentale en A3 vient prolonger le délice et permettre de savourer chaque détail.
Shadows, plus dépouillé, plus sobre, en tout cas moins hédoniste, est à la fois une outro en réponse aux titres précédents et une mise en condition pour ceux qui vont suivre.
En effet, la véritable dark side vient en B1 : un morceau de bravoure trouble, plus torturé, où après une intro spoken words,
Soarse Spoken laisse s'exprimer ses doutes et un discours critique. C'est en quelque sorte le négatif de
Summertime Blues : là où ce dernier célébrait idéalement un moment lumineux et paisible,
Questionnable est urgent et loin d'une idée de nonchalance, on peut même imaginer qu'il remet en cause le premier aspect ("Why does the innocents pay for the crime of the guilty / Why does the sun set").
Censorship Showcase, court et direct, est un titre de transition, sans fioritures.
Resistance, en featuring avec
Punch3nello, et sa déclinaison instrumentale en B4 se rapprochent d'un beatmaking à la
Gangstarr /
Dj Premier, entre scratches et piano inlassable.
En synthèse,
Dark side of the Sun met en place l'univers ambivalent de
Soarse Spoken : entre plaisir de l'instant et esprit conscient, beats "de tradition" et son plus personnel, cette identité reste surtout...hip-hop.
Chroniqué par
Guillaume
le 08/11/2004