La métamorphose de Caspar Dix est un album baroque. Loin, très loin de tout classicisme,
Julien Ribot laisse libre cours à sa sensibilité et à sa fantaisie. Il en émane une musique bigarrée, chamarrée, personnelle. Ainsi passons-nous du lyrisme romantique des envolées de violons et de piano de
Nue sur un sofa ou de
Cathédrale de Mr Dix au simili tube électro dansant aux paroles ineptes de
Fille n°70, des guitares funky de l’insouciant
Femmes lycanthropes au rock spectral de
Reines Des Métamorphoses sans oublier l’électro-rock énergique de
Avalée dans le palais.
Il y a de quoi être déconcerté à l’écoute de cet album protéiforme, grouillant d’influences et de sons divers. Pour mettre en valeur tout cela, il fallait un producteur de talent :
Julien Ribot a choisi
Mr Neveux. Enfermé dans le studio de ce dernier à Saint Cloud pendant un mois, les deux comparses ont réalisé un travail formidable :
La métamorphose de Caspar Dix est une oeuvre de haut standing. Entendue l’ambition du projet, c’était nécessaire.
La métamorphose de Caspar Dix est – ce qui est convenu d’appeler – un album conceptuel. Le terme d’album prend ici tout son sens. Aucune piste n’est indépendante. Toutes sont liées, liées à la description, à la mise en scène d’un univers fantastique, source d’inquiétude et d’émerveillement, tout proche de celui des films de Tim Burton.
Julien Ribot est un conteur épatant. Il parvient à faire vivre à nos oreilles un monde et des personnages étranges et attachants : les sœurs siamoises Bianca et Luna, le mystérieux Doctor Oka et le ténébreux Caspar Dix.
Ballottée entre moments de pur délice et morceaux du plus mauvais goût, la musique romantique et kitsch de
La métamorphose de Caspar Dix ne laisse pas indifférent. Adoré ou détesté, nous ne pouvons retirer à
Julien Ribot la formidable inventivité et originalité dont il fait preuve sur ce deuxième album et préférerons n’en retenir que le meilleur : alliage magnifique des cordes languissantes et des beats électroniques minimales de
L’œuf de Saragosse.
Chroniqué par
dfghfgh
le 02/10/2004