Ces dernières semaines, l'album d'
Angil, un jeune homme qui m'était jusqu'alors inconnu, s'est incrusté durablement sur ma platine cd.
Teaser for: matter est la preuve indéniable qu'une fois de plus, les deux patrons du label toulousain Unique Records, Gilles et Gerald, ont eu l'ouïe fine. On comprend donc qu'ils défendent avec beaucoup de passion l'album de Mickaël Mottet, fruit d'un an de travail, car il est tout simplement très bon.
Une première impression qu'ont pu confirmer de nombreuses écoutes: il se dégage de cet album une inusable sérénité, un naturel et une fraîcheur vraiment enthousiasmants.
Ses mélodies accroche-coeur en bandoulière,
Angil promène l'auditeur au gré de ses morceaux pop-folk inventifs et généreux, portés par une écriture fine et sensible, que fait vivre la voix de l'artiste, lumineuse et mélancolique à la fois.
Citons ainsi
No more guitars, et sa section rythmique emballante (ah les tomes!), ou bien
The best cover ever, à la tonalité plus grave, où l'on découvre une île perdue jonchée des meilleurs disques jamais crées (le rêve de tout mélomane!). "She was the best woman ever made /You wish you did her/You did not" chante
Angil sur ce très beau morceau. Evoquons aussi le morceau le plus étonnant de l'album,
Sons of benedict, un peu electro, un peu jazz, qui se termine sur un délire free jazz au saxophone, superposé à un vinyle de sax samplé à l'envers... du grand art, un exemple à lui seul de la qualité des arrangements, constante sur l'album.
Jusqu'au dernier morceau,
Invisible man, une douce reprise des
Breeders, sur laquelle est conviée la voix de
Luntpour le refrain,
Angil nous touche et nous ravit par ces chansons d'une évidente beauté.
Un talent à suivre.
Chroniqué par
Imogen
le 12/09/2004