L’écoute de cet album laisse d’abord perplexe. En effet, force est de constater que l’atout majeur de
Tujiko Noriko n’est sûrement pas sa voix... Celle-ci n’est certes pas fausse, mais n’est pas spécialement mélodique non plus. En ce qui concerne l’habillage sonore, on a ici affaire à de l’électro destructuré et minimaliste. Pas de quoi fouetter un chat donc. Pourtant, au fil des écoutes, les mélodies s’installent en tête et on se prend à trouver sympathique les ballades de ce petit bout de femme. En réalité, c’est là qu’est la véritable force de
Tujiko Noriko ; c’est par cette capacité à lancer son trip-hop déglingué et sa voix fébrile sans prétention que ses défauts finissent par se muer en qualités. Le tout ne manque pas de charme, la dame chantant en plus principalement dans sa langue natale (de toute façon les quelques paroles en anglais sont incompréhensibles).
Au niveau des morceaux, on pointera en priorité
Narita made,
Rocket Hannabi aux rythmiques binaires et hypnotiques et aux nappes de claviers réellement captivantes,
Kimino Tameni ritournelle un peu new age, l’étrange
Tokyo où la multiplication des voix n’est pas sans rappeler certaines chansons de
Björk (qui reste de loin l’influence principale sur les autres chansons aussi).
Un album contenant donc un trip-hop agréable, original, sans prétention et qui ne se prend pas la tête. Vivement conseillé.
Chroniqué par
le 02/11/2003