Rien qu’à voir la pochette, on pouvait se douter que l’album de
Joshua n’était pas la bonne idée pour accompagner un dîner aux chandelles. DJ hardcore depuis plus d’une dizaine d’année, l’activiste technoïde avait déjà séduit en 2001 avec son
Spleen, mix impeccable d’un hardcore qui partait volontiers sur le break.
Sombre Harmonie, premier véritable album du monsieur, s’inscrit lui aussi dans cette démarche.
Premier constat, le disque semble avoir été enregistré dans une cathédrale. Les sons résonnent, craquent, grincent et là où on attendrait un hardcore convenu, simple et efficace,
Joshua nous balance un breakcore déstructuré et vindicatif. L’ambiance est rapidement posée : les premières tracks semblent sortir leurs samples de films d’horreurs.
Loin du hardcore dancefloor conventionnel, le break complexe de
Joshua descend dans les basses progressivement, mais ce n’est qu’à partir de
Break Kick, avec en featuring l’incontournable Fast Forward, que les choses commencent à s’énerver sérieusement. On penserait presque à du
Autechre sous acide, en osant la comparaison. Le résultat est d’une puissance impressionnante.
Le reste de l’album va crescendo, conserve ses sonorités de caveau jusqu’au bout et multiplie les brutalités rythmiques sans ménagement.
Angel Heart mute progressivement en cacophonie contrôlée et donne suite à l’étrange
Cobalt 27 qui clôture le disque comme une marche funèbre, soulignant l’importance de l’ambiance particulière qui émane de l’ensemble de la production.
On attend avec impatiences les prochains travaux de
Joshua qui vient de passer la barre de la composition avec une déconcertante facilité.
Chroniqué par
WakMc
le 07/10/2003