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Busdriver

: Interview avec Busdriver



A l'occasion de la sortie de son nouvel album Roadkill Overcoat, qui sort chez Epitaph, Busdriver nous accordé une petite entrevue electronico-épistolaire (comprendre "par e-mail"). Morceaux choisis...

Pour quelqu’un qui semble faire attention au sens des mots, comment vis-tu cet engouement prépondérant du public français, par rapport aux américains, vis-à-vis de ton art ? Frustré ?

Mon succès est partout marginal, et tant mieux. Et je ne peux pas expliquer pourquoi j'ai un peu d'attention en France, mais j'en suis reconnaissant.
Pour la plupart, les fans français (et allemands) ont tendance à être plus informé quand il est question de mon histoire personnelle ou de ma discographie. Les journalistes d'ici ont montré de temps en temps une véritable obsession des détails. Cela arrive rarement aux États-Unis, ce qui est préférable!


Se lancer sur un nouvel album c’est pour toi se mettre une nouvelle pression, une façon de tuer la routine ou ce n’est qu’une histoire de contexte, une opportunité saisie au vol ? Qu’est ce qui déclenche la machine à créer Busdriver ?

Je ne sais même pas à quoi tu fais allusion, mais je vais essayer de te répondre! Les enregistrements ont tendance à démarrer d’eux-mêmes. Un petit nombre de titres commence à éclore et avant que tu y fasse attention, on est déjà à mi-chemin dans le processus. A ce point, mon travail de composition ne connais pas la pression, simplement parce que je crois que ma musique occupe une place très spécifique. Où le succès commercial est tout à fait relatif.


Comment préserve-t-on son identité et son intégrité artistique, la patte "Busdriver" dans l’univers impitoyable du Hip-hop et plus largement du marché de la musique ? Y vois-tu d’ailleurs une quelconque nécessité ? Où situes-tu la limite entre cette volonté de rester soi même, entier et debout, et l’évolution quasi constante du projet artistique que demande le marché dans le quel tu t’inscris ?

Je fais de la musique. Les gens paient pour l’avoir à sa sortie ou pas. L'influence d'un label ne m'empêcherait pas de lancer ma musique sous telle ou telle forme, suivant telle formule ou mode. De toutes façon, mes titres "suinteraient" à travers les crevasses d'un objet préformaté. Le "monde" du hip-hop, comme tu l'appelles, n'a pas grand chose à voir avec cela.


A l’écoute de ton nouvel album on t’entend à nouveau rebondir et partir vers des endroits où on ne t’imaginait pas forcément. Outre le fait que cette capacité à bifurquer semble être une habitude, salutaire, chez toi, est-ce que ce nouvel album fait figure de continuité dans ta démarche ou marque-t-il une remise en cause, un revirement de situation ? Si c’est le cas qu’est-ce qui en est la cause ? L’envie de sortir la tête du sac de l’underground ? Parler au plus grand nombre ?

J'essaye toujours de rassembler une plus grande audience, comme pour la plupart des actes musicaux. Le principe d'une "carrière" musicale sous-entend ce but. Mais mes choix créatifs sur le disque ne sont pas complètement ancrés dans cette idée. Le fait est que nous ne sommes pas encore à cours d’idées.
Les tendances du moment ont influencé quelques directions et nous ont incités à y insuffler notre propre touche. En fin de compte, nous nous sommes juste amusés!



Qu’est-ce qui t’as attiré chez Epitaph qu’il n’y avait pas ou plus chez MUSH ? Le répertoire hip-hop vierge voire à peine ouvert ( !!!) ou l’imagerie Punk Indé qu’il porte ?

Les choses que j'aime chez Epitaph :
1) Un personnel délicieux
2) Des fonds
3) De l’influence
4) Un bureau sympa dans la ville où je vis
5) Une bonne approche « Do It Yourself »
6) Une ouverture aux nouvelles stratégies marketing
7) Un impressionnant catalogue derrière moi
8) De l’attention…. et pleins d'autres choses encore...!

D’ailleurs qui est plus punk dans cette histoire ? MUSH ou EPITAPH ?

Sur ce point, ce serait Mush


Qu’en est-il de ton label « Temporary Whatever » ? De nouvelles signatures en perspective ?

Personne ne devrait signer avec moi. C’est une impasse !!



On connaît tes affinités, ta complicité même avec le crew TTC ? As-tu d’autres accointances avec le milieu hip-hop frenchy ? Que penses-tu des derniers albums de TTC, très différents des débuts ??

TTC aurait du exploser avec ' Batard sensible '. Mais ils ne l’ont pas fait. De ce que j'ai entendu dire sur le nouvel album, ils essayent de changer ça et de toucher un public plus "mainstream" (commercial).


Et des connexions ailleurs dans le monde ? On rêve d’une collaboration avec Curse ov Dialect, tu les connais ? C’est peut-être déjà fait ?

Peut-être…


Dans la masse de producteurs que tu as cotoyé et sous l’impulsion de qui tu as crée…sans forcément parler de préférence, avec qui te semble-t-il possible de pousser encore plus avant les expérimentations et la création ?

Je n'aime pas trop la façon dont tu décris ce que peuvent être mes objectifs dans le contexte de la création. Mais pour le besoin de l'entretien je dirais… Daedelus est premier, suivi par le Boom-Bip et Nobody.
Mais tous ceux qui sont crédités à la production de mes disques peuvent potentiellement diriger un morceau hallucinant en tout point.


Parmi les producteurs avec qui tu n’as pas encore travaillé, lequel t’attire le plus?

Jimmy Tamborello!
(aka Dntel - musicien électronique et membre de Figurine et Postal Service entres autres.)




Interview par Yvan
le 30/03/2007

Tags : Busdriver

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