C’est décidément l’heure pour Water From Your Eyes de monter petit à petit au rang des groupes d’indie pop à surveiller de près, comme chaque décennie en a connu depuis. Et pourtant, le duo new-yorkais vient de loin ! Après quelques années à définir le format du groupe (avec principalement Rachel Brown à la composition et Nate Amos en fidèle collaborateur), le groupe a sorti entre 2016 et 2019 plusieurs albums en autoproduction, malheureusement passés sous le radar.
En 2019, l’opus Somebody Else’s Song puis son successeur Structures (2021) ont réussi à mettre d’accord les aficionados du genre. La particularité de ces deux albums est une musique fruit d’un savant mélange de douces mélodies pop (Adeleine ou encore le Beatles-esque When You’re Around) et de morceaux rock-électroniques foutraques combinés à des machines incontrôlables (Quotations et ses sept temps ou encore le mémorable Break). En somme, la version contemporaine du Psyché Rock de Pierre Henry & Michel Colombier.
Et désormais ? Le groupe signe chez Matador (King Krule, Yo La Tengo, ou encore Interpol dont il a fait la première partie cette année) un nouvel album intitulé Everyone’s Crushed. On y retrouve la fameuse pâte rock-électroniques (True Life) et mélodies glitch de machines orchestres (Barley, Out There), mais également de belles compos pop & folk (14 dont l’instrumentation nous évoque le River of Orchids de XTC).
Bien que relativement court, l’album se positionne dans la continuité de l’univers décalé (Open) et mélancolique (Remember Not My Name) du duo Brown/Amos. À croire qu’après les Structures d’il y a deux ans, la musique de Water From Your Eyes continuent d’évoluer et de se transformer en un univers sonore bien reconnaissable, une valeur sûre, une Structure de laquelle on ne s’échappera pas si facilement dans les années à venir.
