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Stars of the Lid

: and Their Refinement of the Decline



sortie : 2007
label : Kranky
style : Modern Classical / ambient

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Tracklist :
1/ Dungtitled (in A major) 2/ Articulate Silences (part 1) 3/ Articulate Silences (part 2) 4/ The Evil That Never Arrived 5/ Preludes (in C sharp major) 6/ Don't Bother They're Here 7/ Dopamine Clouds Over Craven Cottage 8/ Even If You're Never Awake 9/ Even (Out) + 10/ A Meaningful Moment Through A Meaning(less) Process11/ Another Ballad for Heavy Lids 12/ The Daughters of Quiet Mind 13/ Hiberner Toujours 14/ That Finger on Your Temple is the Barrel of My Raygun 15/ Humectez La Mouture 16/ Tippy's Demise 17/ The Mouthchew 18/ December Hunting for Vegetarian Fuckface

Le 2 avril 2007, il y a seize ans jour pour jour, sortait Stars of the Lid and Their Refinement of the Decline, dernier chef d'œuvre de ce duo texan dont la discographie était alors déjà bien fournie en albums ambient de haute tenue. Si les deux membres du groupe continuent aujourd'hui leur route séparément avec de beaux projets, localisés entre Bruxelles pour Adam Witzie (The Dead Texan, A Winged Victory For The Sullen) et Los Angeles pour Brian McBride, l'entité Stars of the Lid n'a pour l'instant donné aucune suite à ce magnum opus de deux heures. Peut-être que le groupe touchait ici du doigt une forme d'absolu de leur musique, n'appelant ainsi à aucune nouvelle évolution et ne pouvant que nous inviter respectueusement au silence.

À l'instar des derniers albums de Talk Talk (Spirit of Eden / Laughing Stock) et l'unique album solo éponyme de Mark Hollis que le duo cite en référence, Stars of the Lid atteint ici le sublime en jouant justement du silence, des silences, et en les "articulant" avec une méticulosité et une sensibilité exemplaires. L'album étire ainsi gracieusement des compositions s'entremêlant parfois entre elles et convoquant autant le néoclassicisme en points d'orgue d'Arvo Pärt et d'Henryk Górecki que les nappes électriques et enveloppantes du shoegaze, tout en passant par les longs tunnels méditatifs de la musique minimaliste (La Monte Young, Eliane Radigue...) et le post-rock aquatique de leurs amis Labradford. On a d'ailleurs dit de la musique de Stars of the Lid qu'elle s'apparente parfois à celle d'un orchestre qui jouerait depuis les profondeurs abyssales des océans. Le résultat est en tout cas prodigieux, parfois vertigineux, et devrait constituer une porte d'entrée idéale aux personnes obtuses qui pensent encore que le genre ambient se limite à de la musique vaguement new age accompagnant des documentaires National Geographic sur les mollusques ou à des disques achetés chez Nature & Découvertes pour faire pousser les plantes.

Album fondateur de mon affinité tardive pour cet univers sonore immersif ou ennuyeux selon les cas, et découvert je crois sur un forum internet dédié à Godspeed You! Black Emperor ou au post-rock en général, Stars of the Lid and Their Refinement of the Decline est d'abord un album qui sert à désapprendre les notions de base que l'on pense avoir sur la musique. Cette dernière ne serait plus un agencement de notes structuré par un rythme défini et servi par des instruments reconnaissables mais une matière sonore impalpable tentant de tracer les contours de nos émotions fluctuantes, tantôt mélancoliques tantôt apaisées, en de longs va-et-vient. Par ses motifs simples, l'album semble vouloir retourner à l'essence même de la musique et avoir un rapport quasi enfantin à celle-ci en se débarassant de toutes les couches que les postures intellos peuvent quelquefois revêtir dans le genre et ainsi viser des sensations pures et élémentaires. La beauté de ce geste d'épure aurait alors quelque chose à voir avec la nostalgie de notre enfance, c'est-à-dire de cette innocence oubliée qui sommeille en nous et se rappelle à nous en laissant échapper quelques fragments d'éternité. Et en nous bouleversant.



Chroniqué par Romain
le 02/04/2023

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2 commentaires

par Romain (le 06/04/2023)
Oups.. Voilà qui est corrigé, merci pour la correction.. et pour les poutous.

par Marie Merdaque (le 06/04/2023)
Cher Romain
Juste pour que vous ne passiez pas pour un illettré. On dit "des personnes obtuses". Pas obtues.
Je vous fais des poutous partout
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