Andrew Hung profite que son duo Fuck Buttons soit temporairement mis en veille pour nous gratifier de son premier EP, pendant que son acolyte Benjamin James Power prépare de son côté Dumd Flesh, le nouvel album de son projet Blanck Mass.
A l'origine de ce projet baptisé Rave Cave - Level 1, le temps libre passé entre chaque concert de la précédente tournée du duo anglais. Andrew Hung chercha à composer ce qui lui passait par la tête. Ne trouvant l'instrument de sa délivrance artistique, ce fut finalement une vieille Game Boy qui lui ouvrit des possibilités, techniquement limités, à même de réaliser son EP sans l'appui d'un label.
Rave Cave - Level 1 a été conçu à partir des sonorités de la légendaire console de Nintendo. Dès le premier morceau de l'EP, Fables, Hung nous injecte une bonne dose de nostalgie. Les sonorités 8-bit sont comme une réminiscence des heures perdues de notre jeunesse sur le petit écran de l'appareil, jouant à Mario, Metroid ou Zelda. Les nappes sonores se superposent au fil de l'écoute, formant un mélange rétrofuturiste qui dépoussière les bribes de notre mémoire.
Sur le second morceau, Korea Town, Hung mélange les bruits de sa Game Boy avec une instru plus lumineuse alliant l'orchestrale à l'electronica. On termine le flash-back avec The plane, à l'intérieur duquel les échantillons 8-bit se mélangent aux notes nonchalantes de sonorités rétrofuturistes, sur une rythmique percussive qui fait vibrer la corde sensible de nos esprits. Les structures répétitives se font de plus en plus denses, les nappes sonores de plus en plus sèches, pour un résultat analogique entêtant.
Au risque d'agacer l'auditeur, Andrew Hung a opté pour un format court, treize minutes d'un délire chiptune trituré par des boîtes à rythmes frénétiques. La nostalgie est inhérente à cet EP sans prétention, qui s'amuse des sons peuplant notre imaginaire. Hung fabrique Rave Cave - Level 1 pour le pur plaisir de se remémorer, en musique, les après-midis à errer dans le royaume d'Hyrule ou le château de Bowser. A quand le level 2 ?
Chroniqué par
Etienne Poiarez
le 17/04/2015
