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Oval

: VOA



sortie : 2013
label : Autoproduit
style : Electronica / Pop / Glitch

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Tracklist :
01/ Drift (feat. Agustín Albrieu) 02/ Stop Motion I (feat. Dandara) 03/ -ada 04/ Emocor (feat. Hana Kobayashi) 05/ Mersey (feat. Aiace) 06/ -dor 07/ Hmmm (feat. Maité Gadea) 08/ Credit Line (feat. Andrés Gualdrón) 09/ -ejo 10/ Heroic (feat. Dandara) 11/ Oslo (feat. Hana Kobayashi) 12/ -eza 13/ Sediment (feat. Agustín Albrieu) 14/ Flageo (feat. Aiace) 15/ -ismo 16/ Latvia (feat. Andrés Gualdrón) 17/ Habitat (feat. Maité Gadea) 18/ -oso

En 2012, Markus Popp enregistrait dans un studio de Salvador de Bahia, au Brésil, une galerie de voix féminines venue de toute l'Amérique latine. De cette unique session de 10 jours, subventionnée par le Goethe Institute, Popp a tiré deux productions "sœurs" : la première Calidostópia! parue plus tôt dans l'année et offerte en téléchargement libre sur son site, et la seconde, VOA, publiée le mois dernier sur Bandcamp, toujours avec les moyens du bord.

À quelques inédits près, la plupart des compositions de VOA et de Calidostópia! proviennent de son précédent album O (Thrill Jockey, 2010). Mais elles nous apparaissent très vite sous un nouveau jour, plus bouillonnantes, plus sauvages grâce à la fraicheur, la force ou la fantaisie insufflées par les nombreuses interprètes conviées par l'Allemand. C'est pourquoi cette parenthèse sud-américaine ne constitue pas à proprement parler une rupture dans l'œuvre récente d'Oval, mais la prolonge et la renouvelle sans en avoir l'air, avec une inventivité qui ne se dément jamais.

Loin d'une quelconque redéfinition de la pop et de la musique électronique par un de ses plus fervents explorateurs, VOA et Calidostópia! s'imposent comme d'authentiques disques de jazz déphasés qui chercheraient moins une forme de totalité dans l'esthétique pop qu'à se déconstruire en faisant se heurter ou s'enlacer les gestes et les motifs, avec violence ou sensualité, comme les deux corps fantomatiques du clip de Stop Motion I + Heroïc. Mais là où Calidostópia! prenait la forme d'une jungle électronique envahies d'herbes folles, VOA s'élabore en courbes et détours plus serrés et affiche un coloris moins nébuleux, à l'image des très poppy Emocor et Mersey ou de la pétillante Oslo. Si les titres sont plus nets et plus directs dans leurs intentions, ils conservent toutefois l'abstraction chaleureuse et presque "glitch" propre à l'album O.

Le plus souvent, le musicien de Darmstadt manipule et triture à l'envie ses plug-ins de guitares ou de batterie comme de vrais instruments au toucher complexe et rebelle à la fois (voir les six interludes instrumentaux qui tirent VOA vers des sphères convulsées et aériennes). Une manière de poursuivre son travail sur l'accident et le bug en éclatant la succession des évènements ou en distordant l'harmonie dans l'espace et le temps. Les featurings de la Brésilienne Dandara Modesto, véritables puzzles en équilibre instable, se distinguent en la matière en évoquant une véritable danse en apesanteur sur les temps fracturés du hasard, une danse mélancolique et amoureuse où la voix de la chanteuse s'affranchit avec grâce des trémulations électronique et fragmentées de la guitare électro-acoustique.

Finalement, Markus Popp n'a que peu révolutionner son rapport à la musique malgré le tournant certain et libérateur effectué sur l'album O. Car c'est toujours plein du désir de se surprendre lui-même que l'Allemand continue de cultiver les bugs et les tressaillements pour créer une folk abstraite et en mouvement perpétuel. Mais sur Voa, les voix féminines s'allient avec aisance aux accrocs de la matière sonore pour créer une forme d'hyper-sensualité (dis)harmonieuse inédite dans l'œuvre de l'Allemand. Et si le propos manque parfois de force, certaines pépites flottent plus longtemps que le temps du disque lui-même, comme une certaine Drift : dérive electronica et chuintante habitée par la voix chaude et feutrée d'Agustín Albrieu, sublime. Ici pas plus qu'ailleurs, nulle déconstruction de la chanson ou posture expérimentale, mais une voix nonchalante et envahie de fleurs sauvages que Markus Popp ne cesse d'arpenter depuis ses album de gitch séminaux dans les années 90.



Chroniqué par Mickael B.
le 19/11/2013

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