Novateurs, ambitieux, originaux : autant de casseroles rutilantes que le duo
Ishii/Romboy aura vite fait de remiser dans l'arrière cuisine de l'électro, où une foule toujours plus croissante de pisse-froid essaie de lire l'avenir dans le marc de vodka-redbull, prédisant régulièrement l'asphyxie généralisée de la musique techno.
Que ce soit chez
Ken Ishii, porteur d'une techno puissante et évocatrice depuis plus de vingt ans, ou
Marc Romboy, patron émérite du label allemand
Systematic Recordings, chantre d'une dance music analogique et hyper-rythmique, associés tous deux à la confection à distance (merci Skype) des sept titres de ce
Taiyo, on sent bien que la santé respiratoire de la sono électronique mondiale est le dernier de leur soucis.
Sans jamais s'éloigner de ce qu'ils savent le mieux faire, le binôme nippo-germanique s'en donne à cœur joie dans un registre très incisif, et ma foi bien troussé. En dehors de l'influence assez marquée du Japonais - notamment cette façon qu'il a de faire galoper à l'infini sa musique - on peut au gré des écoutes tomber ici sur des touches très electronica, et là plonger la tête première dans les rumeurs interlopes de Detroit.
Taillée pour le dancefloor, cette musique ne pousse pas des masses à l'introspection, c'est le moins qu'on puisse dire, même si par quelques pointillés ambient, les deux producteurs tentent de nuancer un propos des plus frontal.
Globalement sans surprises, vous l'aurez compris, ce disque s'adresse à votre ventre, vos jambes, votre nuque, et pour qui s'amuserait à reprocher aux gars de donner dans la facilité reniant par là je ne sais quelles valeurs créatrices, la meilleur idée va être de changer de crémerie. En ce qui nous concerne, sans trop y réfléchir, on danse encore !
Chroniqué par
Yvan
le 23/03/2013
