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Nicola Ratti

: 220 Tones



sortie : 2011
label : Die Schachtel
style : Musique électro-acoustique / Ambient

Tracklist :
01/ Air Resistance
02/ Untitled 1
03/ Doom Set
04/ Untitled 2
05/ Twin Set
06/ Cathrina
07/ Empire

Sur 220 Tones, Nicola Ratti oppose une ambient retorse, nourrie de gazouillis électro-acoustiques et de nappes synthétiques, aux lentes progressions folk, bariolées de touches électroniques impressionnistes qui ont fait sa marque de fabrique. Voilà donc le guitariste italien pris à s’engouffrer tête baissée dans les interstices électriques qu’avait ouvert Ode, son dernier album en date.

Les chemins mélodiques empruntés ici par le musicien tiennent désormais autant du labyrinthe que du circuit fermé. Et pour cause, une bonne dose d’électricité traverse les instrumentations de l’italien qui a décidé de se focaliser sur une palette d'instruments beaucoup plus restreinte: guitare électrique, orgue électrique et synthétiseurs. De fait, sa musique amplement bidouillée et retraitée par ordinateur n'a jamais été aussi proche de certaines expérimentations de la musique électro-acoustique et notamment des pièces de Giuseppe Ielasi, son comparse de toujours (qu’on retrouve à la production de l’album).

Mais pas question pour Nicola Ratti de s’embarrasser de penchants mimétiques : le tout pour lui est de continuer à tisser un langage musical qui lui est propre. Force est donc de constater que si 220 tones a fort à voir, c’est vrai, avec le courant électrique qui traverse et transfigure son armement instrumental, l’italien s’active surtout à amener ses pièces languissantes et pastorales vers un état de frémissement, d’électro-statisme inaccoutumée, propre aussi à brouiller nos attentes.


Il faudra également parler du travail remarquable effectué sur les effets percussifs qui strient, hachurent, concassent, viennent se frotter aux textures des synthétiseurs analogiques et des guitares sur chaque composition, dans un phrasé rappelant volontiers le « post-free-jazz électronique » de Rafael Toral (Untitled 1 et 2, Cathrina) ou les click’n cuts d’Oval période Mille Plateaux (Doom Set).


Nicola Ratti prend donc la tangente, s’échappe vers des sphères aériennes et doucement orageuses sans se dépareiller du langage abstrait et « ésotérique » qui a fait le charme de ses précédents opus. L’italien nous offre en fin de compte un album d'expérimentations électro-acoustiques d’une qualité irréprochable qui invite autant à une écoute dilettante que particulièrement attentionnée.

Chroniqué par Mickael B.
le 23/06/2011

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