Après nous avoir offert un condensé de ses premières compositions avec la compilation
RTZ sortie il y a bientôt un an, Ben Chasny est de retour avec l’un de ses albums les plus lumineux depuis les premières parutions de son projet
Six Organs of Admittance. Publié à la fin de l’été 2009
Luminous Night apparaît sans conteste comme l’un des projets les plus captivants de cette rentrée 2009.
Six Organs Of Amittance est passé maître dans l’art de plonger son auditeur dans une transe psychédélique où shamanisme et spiritualité sont de rigueur. Un long dédale de plusieurs dizaines de minutes dans lequel le guitariste de
Comets On Fire pose des ambiances nébuleuses et tortueuses saluées par des fans inconditionnels qui ont su passer certaines épreuves avant d’accéder au Nirvana. Avis aux détracteurs, avec ce nouvel album Ben Chasny réussit la performance de proposer un univers accessible et lumineux. Dès la première écoute on est surpris par un son direct et par la franchise du propos. Le guitariste n’hésite pas à mettre en avant sa voix ainsi que les tablas et la flûte qui l’accompagnent. A mi-chemin entre le folk et la musique du monde
Luminous Night ressuscite l'esprit des années soixante-dix où le blues et le folk flirtaient avec les musiques indiennes (
River of Heaven), à l’image des collaborations entre
Ry Cooder et V.M. Bhatt (A Meeting by the River) sur le label Water Lily Accoustics. Un album marqué par une grande quiétude. Loin de l’idée d’emmener son auditeur dans le dédale souterrain de sa propre âme, Chasny accueille son auditeur avec chaleur par des titres tels que
Actaeon's Fall (Against the Hounds) et
Anesthesia. Une quiétude d’autant plus appréciable qu’elle se trouve relayée par l’excellent titre
Bar-Nasha dont la ferveur qui s’en dégage est des plus électrisantes. La beauté semble être la règle d’or qui anime
Luminous Night. Elle se retrouve même dans des séquences qui flirtent avec le drone (
Cover Your Wounds With The Sky) ou dans ses ballades ponctuées par la voix caverneuse de notre maître shaman (
Ursa Minor et
The Ballad of Charley Harper). Malgré la quiétude qui habite cet album, ce dernier semble s’assombrir avec
Enemy Before The Night, sentence électrique dans laquelle Ben Chasny invoque les esprits avant de s’en aller sans crier gare, comme pour annoncer que la quête de l’illumination, si propre à certaines croyances est semée d’embûches.
Avec ce nouvel album
Six Organs Of Admittance propose un voyage fascinant et profond. Un chef-d’œuvre qui, s’il surprendra les fans de la première heure au même titre que les détracteurs de Ben Chasny, saura trouver une place de choix dans la collection de tout amateur de bonne musique.
Ami parisien,
Six Organs of Admittance sera en concert le 28 novembre à La Compagnie Générale (ex Espace B),une excellente occasion de voir Ben Chasny à l’œuvre.