Actif depuis de nombreuses années au sein du groupe
Centenaire qui nous avait régalé avec un premier album éponyme en 2007 et un second (
2 The Enemy) en 2009,
Domotic et
My Jazzy Child reprennent du service en proposant un premier
ep dans le cadre d’une collaboration à quatre mains.
Domotic (Stéphane Laporte),
My Jazzy Child (Damien Mingus) partagent la vedette avec
Stéphane Laporte et
Orval Carlos Sibelius au sein de cette formation qui ressuscite la scène de Canterbury en proposant un post folk acoustique des plus réussis. Un résultat qui place nos amis français dans la même constellation que leurs confrères de
Grizzly Bear. Avec
Chansons d’été, le duo rappelle à juste titre que leur univers musical ne se limite pas à la simple sphère de leur groupe, en proposant une œuvre en forme d’O.V.N.I ou la légèreté du propos sert parfaitement le recueillement que leur musique suscite. A noter que le duo a inauguré avec cet
ep une collaboration réussie avec l’excellent label
L’Amical Underground qui abrite d’autres projets excitants et inclassables tels que
Rien, Jull ou
Câlin. Un choix judicieux pour ces artistes qui avaient déjà dans le passé eu la bonne idée de travailler avec les excellents labels
Chief Inspector et
Clapping Music.
D’une durée dépassant à peine les vingt minutes, cet
ep procure un sentiment d’émerveillement à l’écoute de ces cinq pièces musicales dont la poésie qui s’en dégage est à l’image de leurs titres (
Chanson Siffleuse, Chanson de Gecko, Chanson de Fleur, Pas une Chanson triste et
Chanson de Forêt de Destin). Patchwork musical dans la forme, cet
ep rassemble sans complexe folk, électro (le passif de
Domotic n’y est pas pour rien), pop, transe psychédélique, phase bruitiste mais aussi bossa. Toutefois
Chansons d’été n’en demeure pas moins une œuvre homogène dans laquelle il est bon se lover. Bien que séparé en cinq parties, cet
ep semble construit comme une seule et même œuvre. Une construction en forme de poupées russes, chacune de ces pistes renfermant de nombreuses phases qui surprennent autant qu’elles régalent. A cet titre, on reste pantois lorsqu’une période de contemplation ponctuée par la son des clappements de main cède la place à une partie rock qui rappelle le son des années soixante-dix/quatre-vingt ou quand un passage électro cède sa place à un pur moment de bossa nova.
Détailler cette œuvre, ça serait dévoiler toute l’intrigue d’un film, mais tel n’est pas le cas quand cette dernière ne se révèle pas à la première lecture. A ce titre
Chansons d’été résistera aux écoutes répétées tant la complexité qui le caractérise tranche avec la facilité avec laquelle cet excellent
ep semble avoir été réalisé.
Comme d’habitude avec les productions de
L’Amicale Underground, cet
ep est disponible en libre téléchargement sur le site du label ou dans une édition CD à tirage limitée vendu sur le site.