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Aucan

: Aucan



sortie : 2008
label : AfricanTape
style : Math-Rock

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Tracklist :
1. Reset
2.
3. Iena
4. Umano
5. Fauna
6. Ac ha b
7.
8.
9. Satellite
10. Imho
11. Tesla

Deux choses suffisent à emporter l’adhésion de l’auditeur confronté (je tiens au mot : ce son-là, pas d’autre moyen de l’écouter que de se le prendre en pleine figure, frontalement) à la musique d’Aucan : la puissance globale dégagée de ce disque, et le plaisir évident du jeu collectif, immédiatement converti en plaisir de l’écoute. Affaire d’énergie, qui passe sans perte du trio italien au disque, puis aux enceintes et aux pavillons de l’auditeur.

Voilà donc un premier album plus que convainquant et dont on tombe amoureux presque immédiatement. Il faut dire que les premières notes de Reset, cette improvisation incertaine entre bruitisme et ambient, ou encore celles de Tesla frisent l’excellence : des grésillements de cordes en contact avec les micros, mêlés à quelques notes arpégées qui bientôt dessinent un thème, une ligne directrice et mélodique pour lancer le morceau, pendant une minute, avant qu’entre dans le champ sonore, de manière fracassante, une batterie brute de décoffrage.

Tout l’album se tend sur cette crête math-rock : ça bourrine sèchement, avec intelligence et élégance mélodique (Iena, ou encore Satellite), pas un seul temps mort en termes d’énergie, mais des signatures rythmiques complexes qui prennent le temps de ménager silences et pauses de manière à faire peu à peu monter une tension qu’il importe assez peu aux musiciens de résoudre : art du suspens, de la suspension, de l’attente, art de faire attendre l’auditeur, tout son corps tendu à l’écoute des moindres inflexions de cette musique à la fois répétitive et désireuse de toujours faire varier ses motifs, de jouer aussi sur des lignes de partage poreuses entre déflagrations sonore et ténuité des textures sonores assemblées les unes aux autres (Iena, à la fin).

La prise de son est suffisamment directe, et les compositions d’une puissance telle que l’intensité de ce disque n’est jamais prise en défaut. Au fil des écoutes, on découvrira d’autres subtilités, des micro-arrangements de claviers et autres sons électroniques (ainsi de Fauna), qui donnent une autre profondeur à ces morceaux. Pour être tout à fait honnête, il faudrait rappeler qu’écouter Aucan mène immédiatement à rapprocher leur musique de celle de Battles. Au bénéfice, évidemment, de ces derniers : le premier arrivé est toujours le premier servi.

Mais ce serait mal comprendre la force d’Aucan : l’intensité de leur musique règle d’emblée ce problème de la comparaison et le rend caduque. Cette musique-là est jouée avec assez de sincérité, d’intégrité, de rigueur pour faire oublier les modèles dont elle procède et surtout pour n’en jamais souffrir. C’est ainsi que, toute proche des modèles en questions, la musique d’Aucan s’en démarque pourtant tout à fait, trouve une nécessité propre à exister par elle-même. A côté des Don Caballero, Battles et autres, on comptera donc, sans minorer son importance et sa valeur, Aucan, jeune groupe italien en devenir, et dont on attend désormais le meilleur.

Chroniqué par Mathias
le 22/12/2008

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1 commentaire

par rmn (le 24/12/2008)
...je suis le seul à trouver le batteur un peu charrette ou bien ?
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