Chica and The Folder, c'est la Chilienne
Paula Schopf, djette résidente à Berlin et reconnue notamment pour ses contributions au sein du collectif
Ocean Club mené par
Gudrun Gut, qui n'est autre que la patronne du label
Monika Entreprise qui héberge ce projet. Paula est accompagnée au cœur de ce dernier par le producteur
Max Loderbauer, moitié du mythique duo
Sun Electric, docteurs ès electronica remis au goût du jour par la
Shitkatapult team avec une série de remixes (
Toninas Remixes avec les participations de
Villalobos et
Fehlmann) et une rétrospective (
Lost + Found 1998-2000). Un binôme aux références de première main, donc.
Malgré tout, on aborde
Under the Balcony avec la méfiance et le respect rentré que suscite l'épreuve du deuxième album : après tout le premier jet -
42 Mädchen - n'avait pas fait l'unanimité.
Et d'emblée une question. Ont-ils délaissé ce qui avait marqué leur début, ce goût immodéré pour la sulfateuse stylistique ? A priori le parti pris semble bien être de la même veine : arrosage tous azymuts !
En somme,
La Chica et son compagnon sont partis bille en tête, à la pêche aux bonnes idées dans une discothèque que l'on pressent labyrinthique, pour ressurgir les bras chargés aussi bien de perles miraculeuses que de bordilles salement râpées. Plutôt que de tenter un tri et définir une ligne de conduite, le groupe a, apparemment, décidé de charger la mule et d'étaler au grand jour un panel d'influences on ne peut plus éclectique (qui a dit bordélique ?).
Ainsi, de ce parcours généreux autant qu'excessif, qui démarre il faut l'avouer par un magnifique gadin (le saugrenu
Huerfanos, synthétiquement obsolète) suivi d'un enchaînement désarçonnant qui zigzague avec vigueur de la pop la plus immaculée (
Perfect Day, Sometimes) au dub digital et sobre (
All Inclusive et l'excellent
Soufflé) en passant par des plages de folktronica suggestives (
Desde El Balcon et le plus lent et déglingué
Sacrificio) comme de purs instants de poésie suspendue (l'ambient
Monte Rosa et l'hommage vocodé au poète chilien
Nicanor Parra avec le sautillant
Angelus Novus, surprenante aquarelle sonore), on ressort quelque peu étourdi.
Mais, même si sur la longueur du trajet, quelques passages - deux ou trois titres sur la douzaine proposée dont le téléphoné
Dancing Been - font flirter ivresse et hoquet, le périple proposé par le duo garde ce petit quelque chose d'instable teinté d'un soupçon d'optimisme solaire qui fait qu'une fois le tracé reconnu, on y revient flâner avec plaisir, sans se poser trop de questions.
Chroniqué par
Yvan
le 19/02/2008