Pour une obscure raison, de plus en plus rares sont les albums rock dont le premier titre résonne puissamment. Comme si soigner une introduction tenait de la gageure.
Melody Day, elle, mettra probablement tout le monde d’accord. Superbe ouverture psyché d’une efficacité indéniable, elle place la barre très haut pour la suite d’
Andorra, dernier album de
Caribou. Un remix de
Four Tet, compagnon de route chez
Domino, est d’ailleurs disponible sur le single.
D’une même teinte pop psychédélique et krautrock,
Andorra est davantage marqué par une influence seventies que
The Milk Of Human Kindness. Tout le monde cite à l’envi
Brain Wilson et les
Beach Boys, période
Pet Sounds. La voix de
Jeremy Greenspan des
Junior Boys n’y serait pas étrangère. Peut-être.
Ce qui est certain, c’est que
Caribou tente des grands écarts et ne se préoccupe absolument pas d’une quelconque ligne directrice. La pop la plus rétro – et la moins intéressante (
Eli) – cohabite dans un même titre avec une pop sur-rythmée façon
Fujiya & Miyagi, ou balance résolument dans la pop électronique des
Junior Boys dont la signature sur
She’s The One est très nette.
Caribou étonne même, alors que les deux derniers titres d’
Andorra,
Irene et
Niobe, quittent cet univers pop pour un retour vers une électronica caractéristique des précédents opus.
Réalisé avec beaucoup d’intelligence,
Andorra démontre les capacités de
Daniel V. Snaith à varier les notes. Même si, dans le registre animalier, on pourra lui préférer les
Grizzly Bear,
Panda Bear ou
Animal Collective.
Chroniqué par
Igor
le 01/10/2007