Quatre ans que les fans patientent. Quatre ans que les Gallois de
The Cinematic Orchestra font germer leurs idées. C'est en cette fin de printemps que
Ma Fleur a choisi d'éclore, au beau milieu du jardin exotique du
Cinematic. Onze titres composent ce joli bouquet coloré, tant attendu après
Man with a movie camera. Le piano prend soudain une place importante dans l'univers du groupe, pimenté par des voix magnifiques, présentes sur huit des onze pistes.
L'ouverture de
Ma Fleur est tout simplement grandiose.
Patrick Watson, le nouveau venu dans le projet
Cinematic, prend place derrière son piano, uniquement accompagné d'une contrebasse et de sa propre voix.
To build a home est un chef d'oeuvre musical. Et que dire de cette voix tant elle transmet d'émotions. Le timbre rappelle
Chris Martin, le chanteur de
Coldplay. La composition musicale n'a pourtant rien à voir avec les stars pop-rock. La sensibilité et la fragilité vocale invitent l'esprit à un voyage paisible au dessus des nuages. La tristesse et la mélancolie prennent possession du corps, laissant l'esprit s'évader librement.
Pas le temps de se remettre de ses émotions.
Fontella Bass nous remplonge dans l'époque
All that you give avec un
Familiar Ground tout droit revenu d'
Everyday. Le titre est abouti, soigné, à l'image de l'album. On y retrouve avec plaisir les notes hyptoniques du saxophone soprano de
Tom Chant. Le virtuose s'exprime d'ailleurs sur le titre
Ma Fleur, mélangeant les saxophones et la clarinette.
Les voix sont également présentes sur
Music Box où
Patrick Watson cotoie
Lou Rhodes, la chanteuse de
Lamb, récemment lancée dans une carrière solo. Invitée surprise, elle fait une entrée discrete sur
Ma Fleur, mais sa prestation en clôture de l'album est remarquable.
Time and Space défie les lois de la gravité grâce à la délicatesse de la voix féminine, à l'envolée des nappes électroniques et à un beat jazzy toujours aussi envoûtant. Même quand ce n'est pas précisé,
Patrick Watson vient poser ses textes poétiques sur la musique, comme sur
Into You.
Les compositions musicales sont superbes.
Child Song vient nous rappeler que la musique suffit à émouvoir.
The Cinematic Orchestra le prouve. Pas besoin de textes pour faire chavirer l'esprit. Seules des nappes vocales désservent les teintes électroniques, laissées de côté par le groupe depuis quelques temps.
Avec
Ma Fleur,
The Cinematic Orchestra poursuit sa quête de la perfection. Sans dire que cette dernière création est leur meilleure, avouons simplement qu'ici, aucun morceau n'est superflu ni précipité. Cet album est irréprochable tellement il a été travaillé. L'esprit
Cinematic est conservé même si le résultat final contraste avec les succès du groupe. A la manière d'une pivoine,
Ma Fleur a mis du temps à éclore. Mais dès la première écoute, on se dit que c'est tant mieux.
Chroniqué par
Camille
le 25/05/2007