Devendra Banhart, le jeune baroudeur du folk nous a transportés un nouveau souffle musical, accompagné par une famille composée d’aussi talentueux musiciens comme
Cocorosie,
Joanna Newsom,
Antony & the Johnsons …
Si l’on osait l’étiquette quelque peu abusive, on décrirait cette nouvelle fraîcheur comme un mouvement revival-folk ou folk lo-fi ou que sais-je, mais le débat serait de toute façon inutile pour ce bon vieux folk et pas à la hauteur de cet album
Rejoicing the hands.
Devendra Banhart sait de toute façon nous convaincre de la sincérité de sa musique bien incomparable à nulle autre.
Dans cet album, un de ses premiers, enregistré en un temps record de 10 jours ( à raison tout de même d’une moyenne de 12 heures de travail par jour, loin de là le reflet d’un travail bâclé, ce qui d’ailleurs s’entend), il se dégage une insaisissable simplicité.
Son personnage charismatique (on entend à coup sûr des mots qui le qualifieraient de baba-cool aux allures de Jésus-Christ), accompagné de sa guitare, de quelques apparitions d’instruments discrets, de son travail de textes parfois bien extravagants, et de sa voix au timbre unique comme venue d’une autre époque (qui ne plaît pas à tous), fusionnent pour une intensité et une authenticité déjà présente sur ses premiers essais enregistrés de manière plus rustique et dénués de tout arrangement.
Une unité intemporelle réside dans ses chansons, toutes empreintes d’une interprétation personnelle forte. Dans une écoute calme et attentive,
Devendra paraît même être là, présent, à deux pas de nous, et nous faire voyager auprès de lui, sur les routes de ses comptines, vibrant sur le son acoustique de ses cordes.
Pas d’ondes mélancoliques à l’horizon, peut-être un peu de nostalgie comme dans quelques titres
dogs they make up the dark ou
rejoicing in the hands.
On se surprend même parfois à sourire comme sur
this beard is for siobhan.
Quand on goûte à cette belle alchimie homme /guitare, l’envie nous prendrait presque de chausser une paire de sandales et de le suivre sur les sentiers d’univers à l’air pur fait d’herbe et de mélodies.
Chroniqué par
TiNemFou
le 07/09/2006