Après avoir confectionné quelques programmations électroniques réfléchies,
Yoshio Machida invite
Keiichi Sugimoto et
Tetsuro Yasunaga à venir fleurir de leurs interventions farfelues un
Infinite Flowers hésitant entre ambient lunaire et pop répétitive.
D'emblée,
Machida mêle ses structures rythmiques à des touches acoustiques peu communes, rendues par l'usage du steelpan - instrument dont
Yann Tomita avait déjà démontré la force d'intervention mélodique. Soutien efficace de l'unique intervention de la voix, traitée à la manière de
Laurie Anderson (
¡ Hana Mambo!), il peut déposer des tons pastels sous un rideau de pluie simulé par les cordes de la guitare de
Sugimoto (
Poppy) ou se faire gimmick intentionnel chargé de relever la progression de
Fragrance.
Là, on plaidera une deuxième fois pour l'influence évidente des minimalistes américains sur l'oeuvre présentée.
Machida et
Yasunaga ayant déjà, sur
Namagua, investi le champ d'une construction électronique répétitive progressant par à-coups presque insoupçonnables, tout en établissant quelques parallèles avec l'electronica allemande contemporaine. Deux compositions plus évanescentes, enfin, jouent des réverbérations fines (
A Small Flower) ou de la lutte sourde avec les tentations mélodiques (
Pollen).
A peine plus d'une demi heure est nécessaire à l'écoute d'
Infinite Flowers. Ebauche érudite d'un minimalisme électronique prônant le bon usage de l'éphémère. Qui demande la distribution au compte-gouttes de miniatures ouvragées et subtiles.
Chroniqué par
Grisli
le 27/02/2006