Autre signature du label français Nacopajaz’ avec
Canvas (auteur d’un remarqué
Buena Modulazione l’an dernier),
Del Wire, soit
Artificiel (connu également sous le pseudo de
Cisco), et
Fedaden, s’immisce dans le creuset laissé ouvert par les
Prefuse 73,
Dj Krush et consorts, là où sévit un hip hop bercé à l’électronique au sens large du terme (electronica, ambiant, abstract, breakbeat …) et parvient à charmer malgré l’aspect périlleux de l’exercice, écueil où plus d’un se sont déjà échoués à trop vouloir en faire.
Déjà remarqué lors de la tournée mk2 cinémix pour leur mix en live accompagnant une projection du Nosferatu de Murnau,
Del Wire, sur un beat hip hop somme toute classique, use de mélodies aux parfums cinématiques sur certains titres (
Ran,
Tema del W) lorsque d’autres lorgnent ouvertement vers le breakbeat, ouvre une parenthèse ambiant (
Oscar Niemeyer, du nom d’un architecte brésilien, à l’origine du projet de la nouvelle capitale Brasilia) … en conservant toujours cette ligne directrice d’un hip hop lo-fi rythmé aux blips digitaux. Expérimentation électronique fracturée (
Ambulatoire,
Intertriste), litanie mécanique (
Ange) ou chantre d’un breakbeat inspiré (les excellents
Camino et
Zero),
01 s’affirme dans sa longueur comme habité d’un sourd penchant pour les mariages sonores réussis et l’instauration d’ambiances riches autant que disparates.
Sans révolutionner le genre mais en sachant s’inspirer de ses formes les plus abouties pour les ré-exploiter,
Del Wire tisse la toile d’une musique où abstraction, poésie et efficacité font bon ménage. Premier essai transformé.
Chroniqué par
Oropher
le 28/05/2004